Des familles ukrainiennes sont hébergées dans un centre de vacances près de Toulouse. 1:26
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Benjamin Peter (à Mondonville), édité par Solène Leroux , modifié à
Certaines familles ukrainiennes ont fui dès les premiers jours de la guerre. Elles arrivent de l'Est de l'Ukraine ou de la région de Kiev et sont accueillies depuis quelques semaines à Mondonville, commune située près de Toulouse. Ces femmes et leurs enfants en bas âge sont hébergées dans un centre de vacances par le département de la Haute-Garonne, où elles retrouvent une vie presque normale.

"Là, c'est notre bungalow pour trois familles", décrit Yana, qui fait la visite dans un français parfait. Ses études pour devenir professeur de français et d'anglais en Ukraine lui permettent d'être très à l'aise. Son mari est resté dans leur maison à 150 kilomètres de Kiev. Il est mobilisable à tout moment pour aller combattre. Yana a fui dès les premiers jours de la guerre. "Je ne dormais pas, j'étais très stressée", raconte-t-elle. "J'allaitais encore mon fils Vladimir et chaque jour, il fallait se cacher dans la cave." Elle est donc partie avec son fils et sa fille Larissa, âgée de cinq ans.

"Ici, tout est gratuit"

Un périple éprouvant à travers la Pologne, l'Italie puis finalement la France où elle a trouvé cet hébergement proposé par le Conseil départemental de la Haute-Garonne. Neuf familles sont installées au Domaine d'Ariane de Mondonville, près de Toulouse. Des accompagnants sont là pour les aider dans leurs démarches administratives et une cantine assure les repas. La cuisine de leur bungalow leur permet de préparer les petits déjeuners et les goûters.

Une façon de garder un peu d'autonomie. Toutes sont des femmes avec des enfants en bas âge. "Je suis très contente d'être ici après tout ce que j'ai vécu", reconnait Yana. "J'ai dépensé plus de 1.000 euros en logement, en tickets de bus ou de train, il fallait faire très attention, car je n'ai pas beaucoup d'argent. Ici, tout est gratuit. On mange deux fois par jour à la cantine et on nous donne de quoi préparer le petit déjeuner. Les gens sont très gentils et ça fait du bien."

Le français "c'est difficile, mais moins que l'Allemand"

Une traductrice est présente plusieurs fois par semaine pour leur apprendre le français. "C'est difficile, mais moins que l'allemand", confie Oksana qui a fui Zaporijia à l'est du pays avec son fils Mathev d'un an et demi. Elle qui était esthéticienne en Ukraine s'imagine bien rester en France pour élever son fils, mais ce discours fait figure d'exception.

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© BENJAMIN PETER / EUROPE 1

Elle vit avec Katerina, qui est originaire de Dnipro. Dans leur bungalow, des étiquettes sont collées un peu partout où on peut lire "assiettes", "fourchettes", "couteaux", ou "lumière" en français et en russe. "Nous apprenons le français grâce à ces petits mots", raconte Katerina. "Je veux commencer par apprendre la langue avant d'envisager de pouvoir travailler ici."

Katerina a laissé là-bas son mari et son père en Ukraine, qu'elle contacte régulièrement via la messagerie Telegram ou Facebook. "On se sent bien ici parce qu'on est au calme, loin des combats. On a pris cette décision pour mettre les enfants à l'abri, mais tous les jours, on prend de leurs nouvelles." A présent, elle n'attend qu'une chose : la fin de la guerre pour retourner chez elle et retrouver ses proches.