«L'addition reste douloureuse» : l'accord sur les droits de douane inquiètent le MEDEF et la CPME
L'accord commercial entre l'Union européenne et les États-Unis, imposant une taxe de 15% sur les exportations européennes, suscite des inquiétudes malgré sa réduction par rapport aux 30% prévus. Le MEDEF et la CPME craignent des répercussions sur la compétitivité des PME.
L'accord commercial signé hier entre l'Union Européenne et les États-Unis suscite encore de vives réactions, bien que sa portée semble moins radicale que prévu. Prévu initialement pour entrer en vigueur le 1er août, l'accord impose une taxe de 15% sur la plupart des produits européens exportés vers les États-Unis, une réduction significative par rapport aux 30% qui étaient envisagés au départ. Cependant, cet ajustement n'a pas suffi à calmer les inquiétudes exprimées par les principales organisations patronales françaises.
"L'addition est divisée par deux, mais..."
Le MEDEF (Mouvement des entreprises de France) et la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) ont rapidement fait part de leur mécontentement. Pour le MEDEF, bien que la préservation de certains secteurs, comme l'aéronautique, permette de considérer cet accord comme un “moindre mal”, la situation reste préoccupante.
"L'addition est divisée par deux, mais elle reste douloureuse", déplore l'organisation patronale. Elle souligne aussi la difficulté de l'UE à imposer la puissance de son économie face à des politiques commerciales américaines et chinoises de plus en plus agressives.
Le communiqué du MEDEF insiste sur un point crucial : l’Europe ne saurait être la variable d’ajustement des stratégies économiques des politiques américaines et chinoises. Le manque d’ambition européenne face à ces défis, alors même que l'UE dispose d'un marché intérieur sans équivalent à l'échelle mondiale est pointé.
Une victoire à relativiser pour la CPME
De son côté, la CPME salue la levée de l'incertitude pour les entreprises exportatrices vers les États-Unis. En effet, le flou qui régnait sur l’évolution des droits de douane depuis plusieurs mois générait une pression considérable sur les entreprises concernées. Cependant, la CPME ne cache pas son désarroi quant à l'ampleur des concessions faites. “Le prix à payer pour éviter une escalade de la guerre commerciale dépasse les limites du raisonnable”, déclare l’organisation, qui anticipe des répercussions particulièrement graves pour de nombreuses PME.
Les craintes des organisations patronales ont été immédiatement reflétées sur les marchés. Le CAC 40 a clôturé en baisse de près de 0,5%, tandis que le DAX allemand a chuté de plus de 1%. Cette réaction témoigne de l'inquiétude des investisseurs face à l'impact potentiel de cet accord sur les entreprises européennes, notamment celles qui dépendent des exportations vers les États-Unis.
Malgré l'issue moins sévère que prévue, la taxe de 15% reste un fardeau pour de nombreuses entreprises. L'accord entre l'Union européenne et les États-Unis, bien qu'il ait évité une guerre commerciale à grande échelle, n'a pas été accueilli comme une victoire totale par les acteurs économiques européens. Si les mesures proposées sont sans doute plus favorables que ce qui était envisagé au départ, elles ne parviennent pas à apaiser totalement les préoccupations des organisations patronales.