chars russes T-80 guerre Ukraine 1:41
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Nicolas Tonev (envoyé spécial à Kiev), édité par Solène Leroux , modifié à
Plus d'un mois après le début de la guerre en Ukraine, l'état-major de Moscou dit vouloir se consacrer maintenant à la seule libération du Donbass. Certains l'interprètent comme un recul de l'armée russe. Elle a effectivement rencontré des difficultés sur les fronts plus à l'ouest comme à Kiev, la capitale, où se trouve notre envoyé spécial Nicolas Tonev. Là-bas, les problèmes de l'armée russe sont surtout logistiques.
DÉCRYPTAGE

La Russie se concentre désormais sur l'est de l'Ukraine. Un revirement majeur dans la guerre démarrée il y a un mois. L'état-major de Moscou dit vouloir se consacrer maintenant à la seule libération du Donbass. Certains l'interprètent comme un aveu de faiblesse, comme un recul de l'armée russe. Elle a effectivement rencontré des difficultés sur les fronts plus à l'ouest comme à Kiev, la capitale, où se trouve notre envoyé spécial Nicolas Tonev. Là-bas, les problèmes de l'armée russe sont surtout logistiques.

350 tonnes de ravitaillement chaque jour

350 tonnes de ravitaillement tous les 24 heures, ce serait la consommation d'un régiment blindé déployé et actif sur une ligne de front. C'est le volume donné par un spécialiste des armées russes. Dans ces 350 tonnes, il y a tout le nécessaire pour rester opérationnel, tant du point de vue humain, avec à peu près 1.000 hommes dans le régiment, que des dizaines de véhicules.

Il y a donc l'eau, la nourriture, le carburant, les munitions, les pièces détachées ou encore les véhicules de rechange. En guerre, tout s'abîme et tout doit rester fonctionnel. La consommation de matériel est donc énorme. Notre spécialiste donne cet exemple : le char russe ordinaire, le T-80, a besoin pour chaque kilo de masse combattante, de quatre kilos de logistique pour rester opérationnel.

L'Ukraine affirme avoir détruit 1.000 camions russes

La force des Ukrainiens a donc été de détruire un maximum de camions de ravitaillement. L'armée de Kiev parle de 1.000. Ce chiffre serait exagéré. Il faudrait le diviser par deux, selon notre observateur. Mais 500 camions détruits, cela suffit à réduire à néant les livraisons destinées à deux divisions et donc à paralyser une avancée.

Les Russes cherchent désormais à raccourcir leurs lignes de ravitaillement en s'emparant de points clés. C'est ce qui fait l'enjeu, en grande partie, des fronts nord et nord ouest de Kiev, où l'armée de Vladimir Poutine serait en train de fortifier ses positions.