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avec AFP / Crédits photo : ORI AVIRAM / MIDDLE EAST IMAGES / MIDDLE EAST IMAGES VIA AFP , modifié à
Au troisième jour de la trêve entre Israël et le Hamas au pouvoir à Gaza, un nouvel échange d'otages contre des prisonniers palestiniens a eu lieu ce dimanche. Peu avant 17h, heure de Paris, l'armée israélienne a annoncé que 17 otages avaient été remis à la Croix-Rouge. Ils ont ensuite été acheminés vers Israël.

Un nouvel échange d'otages du Hamas contre des prisonniers palestiniens est prévu dimanche au troisième jour de la trêve entre Israël et le mouvement terroriste au pouvoir à Gaza, après deux premières séries de libérations. L'armée israélienne a annoncé peu avant 17h, heure de Paris, que 17 otages, dont 14 israéliens, avaient été remis à la Croix-Rouge. Dans le même temps, les camions d'aide humanitaire continuent à entrer par centaines dans la bande de Gaza, assiégée et dévastée par sept semaines d'intenses bombardements israéliens en représailles à l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre. 

Les informations à retenir : 

  • 17 otages ont été remis à la Croix-Rouge ce dimanche, selon Tsahal
  • Israël a libéré 39 prisonniers palestiniens, en vertu de l'accord avec le Hamas
  • 41 otages israéliens et étrangers détenus à Gaza ont été libérés par le Hamas vendredi et samedi
  • Israël a libéré 78 prisonniers palestiniens
  • 248 camions chargés d'aide humanitaire sont entrés samedi dans la bande de Gaza
  • "Nous recommencerons à attaquer Gaza dès que la trêve sera terminée", a promis le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi

Israël a libéré 39 prisonniers palestiniens, en vertu de l'accord avec le Hamas

39 prisonniers palestiniens, tous âgés de moins de 19 ans, ont été libérés de prison dimanche par les autorités israéliennes en échange de 13 otages israéliens relâchés plus tôt par le Hamas, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des bus sont sortis de la prison israélienne d'Ofer, en Cisjordanie occupée, où les prisonniers avaient été transférés avant leur libération. Ces prisonniers sont ensuite arrivés à Beitunia. L'échange intervient dans le cadre d'un accord de trêve censé prendre fin lundi soir, après la libération de 50 otages contre 150 prisonniers. Cette trêve pourrait être prolongée.

Joe Biden annonce la libération par le Hamas d'une Américaine de 4 ans

Le président Joe Biden a annoncé la libération dimanche par le Hamas d'une otage américaine de 4 ans et appelé à ce que la trêve à Gaza se poursuive. La petite, nommée Abigail, "est libre et elle est en Israël", a-t-il indiqué lors d'un discours depuis l'Etat américain du Massachusetts. L'enfant avait été prise en otage le 7 octobre par le Hamas lors de son assaut contre Israël. Selon le conseiller de la Maison Blanche Jake Sullivan, elle a "vu ses parents être tués devant elle".

"Elle a subi un traumatisme terrible", a déploré dimanche le président américain. L'attaque sanglante du Hamas a selon les autorités israéliennes fait 1.200 morts, en majorité des civils. Lors de cette attaque, selon la même source, environ 240 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza.

En représailles, Israël a déclaré une guerre pour "anéantir" le Hamas et a pilonné sans relâche la bande de Gaza. Selon le dernier bilan du gouvernement du Hamas, 15.000 personnes ont été tuées depuis dans cette enclave dont 6.150 enfants et jeunes de moins de 18 ans.

Une source proche du Hamas assure que le mouvement terroriste est prêt à prolonger la trêve

Une source proche du Hamas a indiqué à l'AFP dimanche que le mouvement terroriste avait "informé les médiateurs" qataris et égyptiens que les groupes armés retenant des otages israéliens étaient "d'accord pour prolonger la trêve actuelle de deux à quatre jours". Ces mouvements palestiniens "pensent qu'il est possible d'assurer la libération de 20 à 40 prisonniers israéliens" supplémentaires, outre les 50 censés être libérés en échange de 150 prisonniers palestiniens au cours des quatre jours de trêve qui prennent fin lundi soir.

13 otages sont arrivés en Israël, quatre autres en chemin, annonce Tsahal

Treize otages sont arrivés en Israël, a annoncé dimanche soir l'armée, précisant que quatre autres étaient en chemin, dans le cadre d'un accord de trêve avec le Hamas. C'est la troisième fois que des otages israéliens et étrangers sont libérés en trois jours, suite à la trêve entamée vendredi. Douze otages ont été emmenés par des unités d'élite israéliennes, une femme est rentrée en hélicoptère et quatre personnes sont passées par l'Egypte via le terminal de Rafah (sud de la bande de Gaza), selon le communiqué de l'armée israélienne.

17 otages ont été remis à la Croix-Rouge, annonce Tsahal 

L'armée israélienne a annoncé dimanche que la branche armée du Hamas avait remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) 14 otages israéliens et trois étrangers. Il s'agit du troisième groupe d'otages libérés en trois jours, au terme d'un accord de trêve entre le Hamas et Israël selon lequel un total de 50 otages israéliens enlevés par le Hamas le 7 octobre pourront rentrer chez eux, contre la libération de 150 prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Le Hamas dit avoir libéré un otage russe

Le Hamas a annoncé dimanche dans un communiqué avoir libéré un otage russe enlevé le 7 octobre en Israël, "en réponse aux efforts" du président russe Vladimir Poutine et à son "soutien à la cause palestinienne". Deux groupes d'otages, dont des étrangers, ont déjà été libérés et un troisième groupe était attendu dans la soirée dimanche, selon un accord de trêve entre le Hamas et Israël entré en vigueur vendredi. Le Kremlin a régulièrement appelé à un cessez-le-feu, répétant qu'une paix durable au Proche-Orient passait par la création d'un Etat palestinien.

Le Hamas confirme la mort d'un important chef militaire dans une frappe israélienne

Le Hamas a annoncé dimanche la mort du commandant militaire de la Brigade du nord de Gaza et de trois autres cadres, au cours de l'offensive israélienne sur le territoire palestinien.

Ahmed al-Ghandour était membre du Conseil militaire du Hamas et considéré comme un "terroriste" par les autorités américaines depuis 2017. Il était accusé d'être impliqué dans une attaque contre l'armée israélienne en 2006 au point de passage de Kerem Shalom, entre Israël et la bande de Gaza, à l'extrême sud du territoire palestinien. Visé depuis longtemps par l'armée israélienne, il avait perdu deux de ses enfants dans des frappes avant l'offensive actuelle.

41 otages israéliens et étrangers détenus à Gaza libérés

Au total, le Hamas a remis vendredi et samedi au Comité international de la Croix Rouge (CICR) 41 otages israéliens et étrangers détenus à Gaza, pendant qu'Israël a libéré 78 prisonniers palestiniens. L'accord, conclu mercredi sous l'égide du Qatar avec l'appui des Etats-Unis et de l'Egypte, prévoit l'échange de 50 otages du Hamas contre 150 prisonniers palestiniens tout au long des quatre jours de cette trêve, qui peut être prolongée.

Le gouvernement israélien a indiqué samedi soir disposer de la liste des personnes enlevées qui doivent être libérées dimanche, mais n'a dévoilé ni leur identité, ni leur nombre, ni l'heure prévue pour leur remise au CICR.

Huit Palestiniens tués par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée

Huit Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne en 24 heures en Cisjordanie, dont cinq à Jénine, bastion des groupes armés palestiniens dans le nord du territoire occupé depuis 56 ans par Israël, rapporte dimanche le ministère palestinien de la Santé. Cinq personnes ont été tuées, selon le ministère, par des tirs de l'armée israélienne à Jénine, lors d'une incursion de nombreux blindés dans la ville, théâtre récemment du raid israélien le plus meurtrier en Cisjordanie depuis près de 20 ans (14 morts) selon l'ONU.

Des sources médicales ont affirmé de leur côté à l'AFP que 15 personnes avaient été blessées, tandis que des témoins rapportaient qu'un drone israélien avait mené une frappe aérienne sur le camp de réfugiés de la ville. Selon d'autres témoins, l'armée israélienne encerclait l'hôpital public de Jénine ainsi que la clinique Ibn Sina. Des soldats fouillaient des ambulances. Ils ont également fait état de violents combats à l'arme automatique.

L'armée israélienne a assuré de son côté avoir mené "des activités de contre-terrorisme dans le camp de réfugiés de Jénine" dans la nuit de samedi à dimanche. Elle a indiqué avoir arrêté un homme qu'elle présente comme l'auteur d'une attaque ayant tué deux Israéliens en août. Par ailleurs, un médecin de 25 ans a été tué samedi matin devant chez lui à Qabatiya, près de Jénine. Un autre Palestinien a été tué à el-Bireh, près de Ramallah, le siège de l'Autorité palestinienne. Samedi soir, un autre homme a été tué dans un raid de l'armée israélienne sur un village au sud de Naplouse, toujours selon le ministère.

Le Hamas confirme la mort d'un important chef militaire et de trois cadres

Le Hamas a annoncé dimanche la mort du commandant militaire de la Brigade du nord de Gaza et de trois autres cadres, au cours de l'offensive israélienne sur le territoire palestinien.

Ahmed al-Ghandour était aussi membre du Conseil militaire du Hamas et était considéré comme un "terroriste" par les autorités américaines. Parmi les trois autres cadres nommés dans le communiqué figure Ayman Siam, présenté comme le chef des unités de tirs de roquettes.

Les libérations de samedi retardées

Les libérations de samedi ont été retardées de longues heures durant, le Hamas accusant Israël de ne pas respecter les termes de l'accord, mais la situation a fini par se débloquer. Le porte-parole de l'armée israélienne Doron Spielman a évoqué une "tactique dilatoire" du Hamas dans le cadre de la "guerre psychologique".

Le Hamas a finalement libéré 17 personnes tard samedi. Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du mouvement terroriste, ont diffusé une vidéo montrant les 13 Israéliens et quatre Thaïlandais montant dans des 4x4 du CICR peu avant minuit. Une jeune femme, une cheville bandée et marchant avec des béquilles, a été allongée sur un brancard dans un des véhicules. Tous sont arrivés en Israël peu après, via l'Egypte.

364 personnes avaient été tuées par le Hamas lors de l'attaque de Tribe of Nova

Parmi les otages relâchés samedi figure Maya Regev, 21 ans, enlevée avec son frère de 18 ans alors qu'ils tentaient de fuir le festival de musique Tribe of Nova attaqué par les terroristes du Hamas le 7 octobre à l'aube. Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux avait montré la jeune femme et son frère ligotés à l'arrière d'un pick-up. "Je suis très heureuse que Maya soit sur le point de nous rejoindre. Néanmoins, j'ai le coeur brisé parce que mon fils Itay est toujours prisonnier du Hamas à Gaza", a déclaré sa mère Mirit dans un communiqué publié par le Forum des familles d'otages.

Au total, 364 personnes avaient été tuées par le Hamas lors de l'attaque de Tribe of Nova, devenu un des symboles du massacre du 7 octobre en Israël. Maya Regev est la première des participants enlevés lors de ce festival à être remise en liberté.

Une Israélo-Irlandaise de 9 ans, Emily, fait également partie du groupe des 17 personnes libérées samedi, a annoncé le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, évoquant "une journée d'immense joie et soulagement". Tous les otages libérés samedi ont pu retrouver leurs familles, et une seule personne a été hospitalisée, selon l'armée israélienne.

Des dizaines de milliers de manifestants rassemblés à Tel-Aviv

À Tel-Aviv, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés samedi soir sur la Place des otages. "Sortez-les de l'enfer", pouvait-on lire sur une banderole. Tard dans la soirée, Israël a annoncé avoir libéré un second groupe de 39 prisonniers palestiniens, tous des femmes et des jeunes de moins de 19 ans, comme la veille.

En Cisjordanie occupée, des convois de voitures surmontées de drapeaux des différents mouvements palestiniens, Hamas en tête, ont défilé dans les rues, escortant un bus de la Croix-Rouge qui transportait les détenus libérés. À Jérusalem-Est, les célébrations ont été plus discrètes. Les membres des forces de sécurité israéliennes casqués et armés étaient particulièrement nombreux dans la maison d'Israa Jaabis, 39 ans, la prisonnière la plus connue de la liste. Elle avait été condamnée à 11 ans de prison pour avoir fait exploser une bonbonne de gaz qu'elle transportait dans le coffre de sa voiture à un barrage en 2015, blessant un policier. Sa photo dans un tribunal israélien, levant ses doigts atrophiés, le visage en partie brûlé, est régulièrement brandie dans les manifestations ou pour illustrer les souffrances des prisonniers palestiniens.

"J'ai honte de parler de réjouissance alors que toute la Palestine est blessée", a-t-elle affirmé à des journalistes dans le salon familial dans son quartier de Jabal Moukkaber, aux côtés de son fils Moatassem, 13 ans. "Ils doivent libérer tout le monde", a-t-elle plaidé.

248 camions chargés d'aide humanitaire sont entrés samedi dans la bande de Gaza

L'accord de trêve inclut aussi l'entrée d'aide humanitaire et de carburant à Gaza, soumis à un siège total d'Israël depuis le 7 octobre. Ces cargaisons, dont l'entrée depuis l'Egypte est soumise au feu vert israélien, arrivaient ces dernières semaines au compte-gouttes.

Un total de 248 camions chargés d'aide humanitaire sont entrés samedi dans la bande de Gaza, dont 61 ont livré de l'eau, des aliments et du matériel médical dans le nord du territoire, selon l'ONU.

L'armée israélienne considère le tiers nord de la bande de Gaza comme une zone de combats. Elle a ordonné à la population de partir et empêche quiconque d'y revenir. Malgré cet avertissement, des milliers de Gazaouis déplacés ont profité de la pause dans les combats pour tenter de rentrer chez eux dans le nord. Et selon le ministère de la Santé du Hamas, sept de ces personnes ont été blessées samedi par des tirs israéliens. Six Palestiniens ont par ailleurs été tués samedi lors de plusieurs incidents avec l'armée israélienne en Cisjordanie.

Plus de la moitié des logements du territoire ont été endommagés ou détruits

Les hôpitaux du sud de la bande de Gaza ont continué samedi à recevoir de nombreux blessés évacués du Nord. Mais selon Ashraf al-Qidreh, porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, "ils n'ont plus ni la capacité d'accueil ni l'équipement" pour faire face à cet afflux.

Plus de la moitié des logements du territoire ont été endommagés ou détruits, selon l'ONU, et 1,7 million de personnes ont été déplacées, sur 2,4 millions d'habitants. 

Selon les autorités israéliennes, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre, et 240 personnes ont été prises en otage. En représailles, Israël a promis d'"éliminer" le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, bombardant sans relâche le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre, jusqu'à la trêve. Dans la bande de Gaza, 14.854 personnes, parmi lesquelles 6.150 enfants et jeunes de moins de 18 ans, ont été tuées par les frappes israéliennes, selon le gouvernement du Hamas.

Le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi, a prévenu que la guerre n'était pas finie. "Nous recommencerons à attaquer Gaza dès que la trêve sera terminée", a-t-il promis.