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Drones russes en Pologne : «Il faut dissuader Poutine de recommencer car ça va très mal se terminer», assure le général Palomeros

Romain Rouillard - Mis à jour le . 2 min

Dans la nuit de mardi à mercredi, la Pologne a enregistré au moins 19 violations de son espace aérien et abattu au moins trois drones russes. Pour le général Jean-Paul Palomeros, invité d'Europe 1 matin ce jeudi, il est peu probable qu'il s'agisse d'un simple hasard et il est urgent, dit-il, de "ramener M. Poutine à la raison".

Des toitures de maison détruites par des drones russes. Nous ne sommes pas en Ukraine, où ce genre d'image est devenu tristement banal, mais bien en Pologne. Varsovie a observé, dans la nuit de mardi à mercredi, au moins 19 violations de son espace aérien et abattu au moins trois drones russes qui s'étaient aventurés, sans faire de victimes, sur son territoire. 

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La Pologne, qui a dénoncé dans la foulée un "acte d'agression", ne serait-elle qu'une victime collatérale de la guerre subie par son voisin ? Ces drones russes se seraient-ils égarés au-dessus de son espace aérien en raison du brouillage ukrainien ? Ce scénario, déjà observé par le passé, n'est pas le plus probable dans ce cas précis, selon le général Jean-Paul Palomeros, invité d'Europe 1 matin ce jeudi. "Ça ne donne pas cette impression. On a quand-même une pénétration de l'espace aérien qui, sans être massive, est quand-même importante. C'est une première manifestement. Les Russes jouent avec le feu depuis un certain temps et font prendre un risque global à la fois à l'Otan, mais aussi à eux-mêmes", explique l'ancien commandant suprême des forces alliées en charge de la transformation de l'Otan.

L'Otan doit "montrer ses muscles pour éviter d'avoir à s'en servir"

Selon lui, il est donc urgent de "ramener M. Poutine à la raison" et de la "dissuader de recommencer car ça va très mal se terminer". D'autant que, dit-il, cette incursion de drones russes s'inscrit dans un contexte de montée des tensions entre entre l'Otan et la Russie. "On observe régulièrment des avions russes sur la mer Baltique, repoussés par des avions de l'Otan. Donc on sent que la Russie a une posture assez agressive et qui fait monter d'un ton les risques". D'après lui, l'alliance atlantique doit donc "montrer ses muscles pour éviter d'avoir à s'en servir". 

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En ce sens, l'Otan a activé son article 4 qui prévoit des consultations et des réunions spécifiques entre alliés, lorsque l'un d'entre eux se sent menacé, afin de réflechir aux postures à adopter. Reste désormais à savoir quelle sera la position adoptée par les États-Unis dont le président Donald Trump n'a jamais retenu ses coups contre l'Otan dont il accuse certains pays membres de ne pas y consacrer une part suffisante de leur budget. "Il faut qu'il prenne conscience de la réalité de la situation", estime Jean-Paul Paloméros. Qui poursuit et conclut : "Si l'Otan ne montre pas ses muscles, ça va ouvrir la porte à Poutine pour poursuivre sa guerre psychologique, sa guerre hybride. Mais là, on est quand même dans du concret et demain, on pourra avoir un mort dans un pays de l'Otan".

Pour l'heure, le président américain s'est contenté d'un simple message sur son réseau Truth Social : "Qu’est-ce qui se passe avec la Russie qui viole l’espace aérien polonais avec des drones ? C’est parti !" Difficile de déterminer ce qu'entend le locataire de la Maison-Blanche par cet énigmatique "C'est parti !".