Au Ranch Fortitude, des tours de guet permettent de surveiller les tentatives d'intrusion. 1:31
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Xavier Yvon, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Alors que l'épidémie de coronavirus continue de s'étendre dans le pays, de plus en plus d'Américains angoissés se tournent vers les chantres du survivalisme pour obtenir aide et conseils. Stocks de provisions, panneaux solaires, armes et munitions… les camps survivalistes se prépare à l'isolement depuis longtemps. 

Depuis le début de la crise, Steven Rene passe son temps au téléphone. "On a dix fois plus de demandes de renseignements que d’ordinaire", constate le gérant du Ranch Fortitude, un complexe d’abris survivalistes niché près d’une forêt de Virginie Occidentale. Longtemps moqués, les survivalistes sont désormais courtisés par des Américains angoissés face à la pandémie de coronavirus, qui a déjà fait plus de 20.000 morts dans le pays.

"Nous ne vendons pas des bunkers pour millionnaires, nous sommes l’option survivaliste pour la classe moyenne, c’est pour ça qu’on a autant d’appels en ce moment", explique Steven Rene à notre correspondant aux Etats-Unis. Contre une cotisation annuelle d’environ 1.000 dollars, les membres de Ranch Fortitude peuvent venir s’y réfugier si la situation dégénère. Stocks de provisions, panneaux solaires, armes et munitions… Tout est prévu pour y vivre en autarcie. "On aussi des poulets, des chèvres, des vaches, un jardin potager", précise Steven Rene. Le complexe est même muni de tours de guet, pour empêcher les intrusions.

"Cette pandémie est une sonnette d’alarme"

Ceux qui préfèrent apprendre à se débrouiller par eux-mêmes se tournent plutôt vers Shane Hobel, un Américain d’origine indienne qui enseigne la survie en milieu urbain. Lui aussi est assailli de demandes. "Mon téléphone n’arrête pas de sonner. C’est le syndrome de la 25e heure : les gens se rendent compte qu’ils ne savent rien faire de leurs mains...", analyse-t-il. 

Pour Shane, le constat est clair : "Cette pandémie est une sonnette d’alarme." Lui et Steven arrivent la même conclusion : "Nous ne sommes pas des excentriques juste des humains prévoyants. Et désormais tout le monde commence à comprendre pourquoi."