CARNET DE BORD - Comment l'Europe du Sud vit le déconfinement : neuvième étape, Sofia

Bulgarie Coronavirus Déconfinement
Sofia, en Bulgarie, a été relativement épargnée par l'épidémie de coronavirus. © Jean-Sébastien Soldaïni / Europe 1
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Jean-Sébastien Soldaïni, à Sofia (Bulgarie), édité par , modifié à
JOUR 9 - Italie, Balkans, Grèce… Pendant dix jours, notre reporter sillonne l'Europe du Sud pour comprendre comment les habitants de ces pays vivent le déconfinement. Après la Croatie et la Serbie, rendez-vous à Sofia, la capitale de la Bulgarie. 

>> Pendant dix jours, notre reporter parcourt l'Europe du Sud pour comprendre comment nos voisins européens vivent leur déconfinement, la réouverture des frontières, l'approche des vacances, mais aussi prendre le pouls de l’économie locale. Un voyage de l'Italie jusqu'à la Grèce, en passant par les Balkans et la côte Adriatique. Après l'Italie, la Slovénie, la Croatie et la Serbie, Jean-Sébastien Soldaïni est arrivé à Sofia, la capitale bulgare, où l'épidémie a très peu circulé.

L'arrivée en Bulgarie est un peu laborieuse. La frontière tout d'abord, avec des douaniers un peu plus pointilleux. Comme si le drapeau européen qui flotte très haut au-dessus de leur tête, visible de loin avant d'arriver dans le pays, les obligeait à montrer plus de sévérité. Les Bulgares sont peut-être un peu provocateurs tant les Serbes se battent pour intégrer l’Union européenne.

S’ils sont regardants, ce n’est pas à cause du coronavirus. Cela a l’air d’être le cadet de leurs soucis. Il n’est plus nécessaire de présenter un test PCR à l’entrée. La Bulgarie a rouvert ses frontières depuis le 1er juin à la plupart des ressortissants européens. Ce qui leur importe, c’est de savoir si ma voiture de location a le droit de rouler sur les routes bulgares. Je n’ai qu’une copie de la carte grise et cela ne semble pas leur plaire. Après quelques minutes de discussion, ça passe.

Les quelques villes qui bordent la route sont austères, mais ça change du décor de l’ouest serbe : "Le corridor serbe", comme il est écrit sur les murs anti-bruits qui séparent la route d’une immense forêt. Pas âme qui vive dans ce "corridor" : une autoroute qui s’engouffre dans une vallée.

Plusieurs mains serrées

Les réseaux de téléphone mobile se chevauchent. Tantôt serbe, tantôt bulgare. Le second finit par s’installer définitivement. Il affiche ce message à côté du nom de l’opérateur : "#StayHome". Message qui apparaît obsolète dès l’arrivée à Sofia. Le pays est l'un des plus sûrs d’Europe au regard de l’épidémie. Les Bulgares le savent bien. Le Boulevard Vitosha, adresse chic et branchée de la capitale, est arpenté par des centaines de Sofiotes.

Je serre ma troisième main depuis le début du périple. C’est le gérant d’un café qui tend la sienne. Signe que les habitants sont détendus, même si ce jeune homme doit appliquer des règles strictes dans son établissement. Ses employés se baladent avec un pulvérisateur à la main car les tables doivent être désinfectées à l’arrivée d’un client ET à son départ. Nécessaire aussi de passer par le gel hydro-alcoolique si je veux m’installer.

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Une destination réputée sûre

C’est de la théorie, mais cela a permis au pays d’obtenir le label "Safe Travels" délivré par le World Travel and Tourism Council, des membres de la communauté des affaires travaillant en lien avec les gouvernements. Ils posent une série de critères pour aider les touristes à choisir les destinations les plus sûres. Le tout est combiné à la situation épidémique du pays ou de la ville qui candidate.

Seuls deux pays européens l’ont eu pour l’instant. La Bulgarie et le Portugal. Le "miracle Portugais", quasi-épargné par le coronavirus, où la situation est aussi étonnante que celle de la Grèce. Ce sera la prochaine étape mais impossible de m’y rendre par la route. Athènes applique encore des restrictions à ses frontières terrestres. Je laisserai ma voiture à l’aéroport de Sofia quelques jours. Le compteur affiche 3.496 kilomètres.