Axel DE TARLÉZoom

Le Royaume Uni piégé par le coronavirus

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Chaque samedi, dans "Zoom arrière", Axel de Tarlé revient sur un fait économique ou sociétal qui a marqué la semaine. Aujourd'hui, direction le Royaume Uni, où 2020 devait être l'année de la liberté retrouvée. Mais le coronavirus en a décidé autrement. Les Britanniques, particulièrement touchés, sont obligés de se confiner.

La grande solitude du Royaume Uni. Le pays serait même le plus touché au monde par le Covid-19 (en proportion de sa population). 2020 devait être l’année de la libération (avec le Brexit), ce sera finalement l’année du confinement. 

C’est le Financial Times qui donne ces chiffres. Le journal compare le nombre de morts supplémentaires par rapport à la normale. Et bien, au Royaume Uni, avec cette épidémie, on comptabilise 67 % de morts en plus, c’est un record. En France, c’est 33 % en plus. En Belgique qui paye un lourd tribu, c’est 57 % de morts en plus. En Allemagne, c'est 7 %, alors qu'aux Etats-Unis, c'est 24 %.

Donc, effectivement, la Grande Bretagne qui a cru pouvoir, au tout début de la crise, échapper au confinement, a été durement rattrapée. Et les Anglais ont du faire comme tout le monde, se confiner, s’enfermer. Ce qui, effectivement, est contraire aux valeurs du Brexit, perçue comme une libération de la camisole imposée par Bruxelles.

Il n’empêche, le Brexit est maintenant effectif. Et la Grande Bretagne peut, enfin, s’affranchir des règles imposées par Bruxelles. 

Oui, mais enfin, pas facile d’imposer sa loi et ses normes dans un monde de géant dominé par La Chine et les Etats-Unis. On le voit dans les télécoms. La Grande Bretagne avait autorisé les antennes chinoises Huewai. Mais, sous la pression de Washington, Londres a du se raviser et ordonne désormais le retrait des antennes chinoises. 

Idem sur le plan sanitaire. Maintenant que la Grande Bretagne n’est plus contrainte par les normes européennes, es députés britanniques ont très peur que Londres cède aux exigences de Washington, et finisse par autoriser les importations américaines de bœuf aux hormones et de poulets lavés au chlore. 

Donc, vous voyez, drôle de souveraineté, qui consiste à devoir accepter, sous la contrainte, des normes imposées par d’autres, en l’occurrence les Etats-Unis. 

Et sur le plan économique ? On a beaucoup dit que le Royaume-Uni allait pratiquer le dumping (C’est-à-dire attirer les entreprises à coup de baisse d’impôts, et de dérégulations sociales et environnementales). 

Pour l’instant, c’est plutôt raté. Le cabinet E Y (l’ancien Ernst And Young) vient de publier le classement des pays les plus attractifs d’Europe. Et bingo, le Royaume Uni qui était numéro un, vient de perdre sa place, déboulonné par la France. Tant mieux pour nous. Même si au final, ce Brexit est quand même ce qu’on appelle une opération perdant/perdant.

Avec le départ du Royaume Uni, l’Union Européenne a perdu un allié de poids. Quand aux Anglais, franchement, on se demande ce qu’ils ont gagné avec ce Brexit. Et on leur souhaite quand même, maintenant, de pouvoir se déconfiner au plus vite.