Le chef-d’œuvre de l’été 1788 : les trois dernières symphonies de Mozart

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Pendant l'été, chaque week-end, Laure Dautriche vous raconte l'histoire d'un chef-d'œuvre qui a été créé pendant un été. Ce dimanche, les trois dernières symphonies de Mozart.

"Un été pour un chef -d'oeuvre", aujourd'hui pour la dernière de ces chroniques d'été, vous nous parlez de Mozart. Qui a écrit en un seul été, l’été 1788, ses trois dernières symphonies !

Oui, c'est l'un des moments les plus mystérieux de la vie de Mozart. En cet été 1788, Mozart est au plus bas, et voilà qu'il compose trois symphonies gigantesques. Des sonorités variées d'une symphonie à l'autre, une orchestration flamboyante. C'est du travail d'orfèvre. Pourtant, Mozart est criblé de dettes. Il dépense plus qu'il ne gagne et il n'a plus les faveurs du public viennois. Le public aime le Mozart pianiste, mais pas le Mozart compositeur.

Dans la maison des faubourgs de Vienne où il vient tout juste de déménager, il se réfugie dans le travail. Et malgré l’instabilité financière, l'artiste réussit à écrire pendant l’été 1788 trois de ses plus grandes symphonies. En deux mois à peine, Mozart compose les symphonies n°39, 40 et 41.

Voilà une musique magique alors qu'au même moment, la situation personnelle de Mozart est désespérée... Quelques jours plus tôt (le 29 juin), sa petite fille âgée de 6 mois est morte.

Comment expliquer cette confiance qui persiste, malgré les épreuves ?

Mozart se bat avec ses armes : la musique. La musique se dresse contre le vide. Mozart écrit en cet été 1788 des pièces éblouissantes. Il se relève dans la symphonie "Jupiter". Les lignes musicales se chevauchent, les couleurs se multiplient comme dans un feu d'artifice.

En mois de six semaines, en cet été 1788, Mozart compose deux heures de musique. Il y met toute sa science. Par leur grâce et la puissance de leur message, ces trois symphonies ouvrent déjà une porte sur le 19ème siècle. Sur l'époque romantique. Le compositeur Richard Strauss disait à propos de ces dernières symphonies de Mozart : "C'est une musique qui vient de là-haut...?"