Le candidat du Parti socialiste, Benoît Hamon, réussit un très bon début de campagne présidentielle et fait preuve d'une réelle dynamique dans les sondages.
Benoit Hamon s’installe en ce début de campagne.
On nous annonçait une gauche laminée par la candidature d’Emmanuel Macron. Mais Benoit Hamon est en train de déjouer tous les scénarios. Et il n’y a d’ailleurs pas de départ massif des élus du PS vers Emmanuel Macron car le candidat du PS est en train réussir un très bon début de campagne.
Déjà sur la forme en réinventant les déplacements. On pense notamment à sa visite de chantier dans le métro parisien, mercredi. D’habitude, quand un candidat veut parler à la France qui travaille et se lève tôt, on a le droit à l’éternel déplacement à Rungis au milieu des volailles.
Bien sûr, on est en pleine campagne présidentielle. On n’est donc pas dupe du coup de com du candidat. Il doit essayer de rappeler que la gauche n’a pas fait une croix sur les ouvriers. Et c’est habile car celui qui est souvent présenté comme le candidat des bobos se repose sur les fondamentaux de la gauche : la pénibilité du travail et la défense du service public.
Ça lui permet de faire d’une pierre deux coups en s’opposant d’une part au FN. Marine Le Pen depuis des années a fait campagne sur la défense du service public et des ouvriers. Ça lui permet d’autre part de s’opposer à Emmanuel Macron. Entre les deux candidats on a des visions de la société et du travail radicalement différentes.
Est-ce que ça fonctionne dans l’opinion ?
Dans les sondages, Hamon progresse chaque jour un peu plus. Il est dans les derniers sondages à 15% des intentions de vote. Alors on le sait les sondages ne veulent rien dire de la fin de l’histoire mais ils donnent une tendance. Et montre que Benoît Hamon est en pleine dynamique, surtout qu’un accord avec l’écologiste Yannick Jadot semble plus que probable.
Qu’est ce qui fait qu’Hamon réussit ?
Ce qui est assez marquant, c’est qu’Hamon, qui a été au PS depuis des années arrive à apparaître neuf aux yeux des électeurs et notamment auprès des jeunes qui sont très séduits parce qu’il propose, par son projet de société, ses idées.
Ça n’empêche pas quelques ambiguïtés dans son discours, qui peuvent faire se détourner certaines électeurs. Des ambiguïtés comme sur la montée du communautarisme. On se souvient par exemple qu’en décembre il avait eu beaucoup de mal à réagir à un reportage sur le plateau de France 3 qui montrait l'interdiction faite aux femmes de se rendre dans les cafés dans certaines banlieues françaises.
On va voir comment Benoît Hamon poursuit sa campagne et s’il grignote l’électorat de Jean-Luc Mélenchon. S’il y arrive, Hamon peut devenir très dangereux pour les autres candidats.