Marathon, Pékin, STR / AFP 1280 4:56
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Depuis les Jeux olympiques de Pékin en 2008, les Chinois se sont massivement mis au sport. Ils sont, chaque jour, environ un million à fouler les sentiers et la piste du parc forestier olympique de Pékin.

On va en Chine ce soir, où la nouvelle mode, c’est le yogging, comprendre la course à pied. Et vous m’avez dit que les Chinois ne font jamais les choses à moitié…

Il faut imaginer le nombre de joggeurs qui foulent chaque jour les sentiers et la piste de dix kilomètres du parc forestier olympique de Pékin. Selon le site d’info chinois China Daily, ils sont environ un million ! Dans la même veine, le nombre de courses organisées a augmenté de façon exponentielle : l’année dernière, plus de 500 marathons ont été organisé dans l’Empire du Milieu. Il y a même eu un marathon de glace en janvier dernier, par -15° avec 2.000 coureurs au départ.

Donc ce n’est pas juste un petit jogging du dimanche, là…

Non et il y a même un engouement de plus en plus fort pour les courses plus longues, sur plusieurs jours, ce qu’on appelle l’ultra-fond. Avec par exemple l’Ultra-Gobi : 400 kilomètres dans le désert de Gobi et dont les bénévoles, à la fin, font une petite course de 50 kilomètres, juste pour le plaisir. Début mai, certains viendront du monde entier pour faire le trail de la Muraille de Chine. Autre exemple : la popularité grandissante de cet autre grand trail, qui vient d’avoir lieu du 9 au 11 mars, dans les montagnes Gaoligong, dans le sud-ouest de la Chine. Les trois courses de Gaoligong, qui passent à travers les rizières et des petits villages, sont devenues cette année la première franchise, à l’étranger, de l’Ultra-Tour du Mont Blanc qui réunit quelques 10.000 participants chaque année à Chamonix.

Comment on explique cet engouement soudain ?

C’est d’abord la culture du loisir qui se développe dans la nouvelle classe moyenne chinoise. Et puis, comme souvent en Chine, c’est le pouvoir central qui donne l’impulsion, surtout depuis les Jeux olympiques de 2008 à Pékin. Jusque-là, tous les efforts étaient concentrés sur les médailles que les sportifs de haut-niveau devaient rapporter. Mais depuis, c’est le sport de masse qui est valorisé. Avoir un peuple en bonne santé, une nation forte : c’est une stratégie claire, avec des plans quinquennaux, d’énormes subventions pour créer des structures sportives gratuites et accessibles à tous. Et avec un objectif affiché, qu’en 2020, 700 millions de Chinois, soit la moitié de la population, fasse du sport au moins une fois par semaine.

On devrait donc voir de plus en plus de Chinois dans les grandes courses internationales…

Par exemple 385 coureurs chinois sont engagés, en août prochain, pour le Tour du Mont Blanc.

Direction maintenant l’Allemagne, avec vous Hélène Kohl, correspondante d’Europe 1 à Berlin. Au départ, un fait divers tristement banal, l’overdose d’une touriste américaine dans une boite de nuit de Berlin. Ce qui a donné de l’écho à cette affaire, c’est que ça ne s’est pas passé dans n’importe quelle boite et que la famille se demande si tout a été fait pour la sauver.

Oui car le club a traîné à appeler les secours. Le Spiegel a reconstitué la nuit du drame, et le récit fait froid dans le dos. On a vraiment le sentiment que la responsable a cherché à éviter de faire rentrer les urgentistes dans sa boite, le Berghain, qui est le saint des saints des fêtes berlinoises, une cathédrale de la techno connue dans le monde entier. Elle a notamment expliqué au mari de la jeune femme en pleine overdose qu'elle avait l'habitude de ce genre d'excès, que tout était sous contrôle, etc. Et pourtant, personne n'est initié aux premiers secours dans ce club où les dealers ont boutique ouverte. La police n’y entre quasiment jamais. La famille de Jennifer est la toute première à demander des explications. Mais elle se heurte à un mur du silence ! On ne touche pas au Berghain !

Qu’est-ce qu’il a de spécial ce club ?

C’est simple, pour les clubbeurs, c’est le meilleur endroit du monde pour aller faire la fête sur de la techno. Un lieu unique, parce qu'à l'intérieur on peut s'y lâcher totalement. Le club est sombre, saturé de sexe, de drogue et en ces temps de voyeurisme et de réseaux sociaux, il a réussi à maintenir le secret autour de ses fêtes légendaires qui durent du vendredi au lundi sans interruption. Il n'y a jamais eu aucune photo, on confisque les téléphones portables de ceux qui tentent le coup. Le club est à la fois transgressif et mystérieux. Et il entretient son opacité avec la complicité des autorités, nous révèle le Spiegel.

Parce que Berlin c’est un haut lieu de la fête, c’est ça ? Est-ce que ça rapporte ?

Oui on estime que la "easy jetset" draine plus de quatre millions de visiteurs par an. Des jeunes qui recherchent justement ce frisson sombre dans les clubs de la capitale. Un business de la nuit à plus d’un milliard d’euros par an ! Une manne pour la capitale endettée, qui ferme donc largement les yeux sur les dérives des clubs. Le ministre de la Culture du Land de Berlin le dit tel quel dans l'article du Spiegel : "Norbert, le patron du Berghain, sait qu'il peut compter sur moi." Chaque année, une centaine de personnes meurent dans les clubs berlinois, mais visiblement, ce sont de simples dommages collatéraux pour les autorités.