Le système d'asile allemand plus performant que le français ?

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Bérangère Poletti, porte-parole des Républicains, assure que le système d'asile allemand serait plus efficace que le français.

Le système d'asile allemand serait beaucoup plus performant que le système français, selon Bérangère Poletti. Ecoutez-la donner la ligne des Républicains sur ce dossier difficile : « En Allemagne, on vient de modifier cette réforme du droit d’asile, et les délais sont passés à 7 jours ! Donc vous voyez, deux ans chez nous...» 

C’est faux, en réalité les délais sont plus courts en France, même si beaucoup de politiques entretiennent cette confusion. Elle vient d’une loi passée en mars en Allemagne, pour tenter de réguler le flot des réfugiés : une procédure rapide a été instaurée pour les gens venant de pays sûrs. La Tunisie, le Maroc, l'Albanie, comme on sait qu’ils ont peu de chances d'obtenir l’asile, on traite tout de suite leur demande, pour les expulser plus vite. Mais ce traitement spécial concerne moins de 15% des réfugiés.

Pour les autres les situations sont diverses. Officiellement, le délai moyen de traitement en Allemagne était de 7 mois en septembre et de 5 mois en France.

5 mois pour le premier traitement, cela peut se prolonger si le réfugié, débouté, dépose un recours. Mais en Allemagne aussi. Et surtout, la statistique ne dit pas tout. L’office fédéral outre-rhin, qui gère les demandes d’asile, est tellement débordé qu’il a pris un retard fou : près de 900 000 réfugiés ont franchi la frontière en 2015, 300 000 de plus cette année, mais un demi-million d'entre eux, 580 000 exactement, attendent encore leur tampon. Ils ne sont pas enregistrés comme demandeurs d’asiles. Autant vous dire que, quand ils le seront, même si leur demande est traitée en 7 jours, les délais auront explosé. Et certaines nationalités n'auront pas cette chance. Le temps de traitement moyen pour un Afghan est de 11 mois, 13 mois pour un Pakistanais… Alors c’est vrai, l’Allemagne a été réactive, elle a recruté des milliers d’agents, mais pas suffisamment pour éviter les problèmes.