L’augmentation de 1,7 point de la CSG va-t-elle frapper 60% des retraités ?

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Florian Philippot affirme que l’augmentation de 1,7 point de la CSG va frapper 60% des retraités.

Le Vrai-Faux de l’Info avec le message aux retraités de Florian Philippot.

Des retraités qui ont largement tourné le dos dimanche à Marine Le Pen, lui préférant les profils plus rassurants de François Fillon et d’Emmanuel Macron. Moins de 13% ont voté pour elle, un potentiel de voix que son porte-parole espère récupérer avec cet argument.

Florian Philippot : “Je rappelle que son expert économique a dit vendredi dernier : ‘l’augmentation de 1,7 point de la CSG ça va frapper 60% des retraités”.

L’augmentation de 1,7 point de la CSG va frapper 60% des retraités, c’est vrai ou c’est faux ?

C’est vrai ! Jean Pisany-Ferry, le conseiller d’Emmanuel Macron, l’a reconnu vendredi. Mais attention, c’est parfaitement assumé. L’idée, c’est de rendre le financement de la protection sociale plus équitable entre les générations, en supprimant les cotisations salariales pour le chômage et l’assurance maladie, et en les compensant par cette hausse de la CSG. La CSG qui pèse sur tous les revenus, pas simplement ceux du travail. Monsieur Macron considère que, comme la durée de vie s’allonge et qu’il y a moins d’actifs, il est normal que les retraités contribuent un peu plus. Mais pas tous les retraités : 40% d’entre eux, six millions quand même. Ceux qui touchent aujourd’hui moins de 1.200 euros de pension resteraient exonérés. Ils ne paient pas de CSG aujourd’hui, il n’en paieraient pas demain. Et la situation des 60% plus aisés est quand même tolérable. Le revenu moyen des retraités, qui prend en compte leur patrimoine, est de 2.060 euros par mois en moyenne, c’est plus que le reste des Français.

Ces 60% vont quand même perdre du pouvoir d’achat ?

Après calcul : un retraité qui touche 1.400 euros nets de pension aujourd’hui, devrait payer chaque mois, une vingtaine d’euros de plus. Ça augmente proportionnellement aux revenus bien sûr. Mais l’objectif c’est que cet impôt nouveau compense une hausse de pouvoir d’achat pour ceux qui travaillent : un salarié au SMIC, qui ne paierait donc plus de charges, gagnerait lui 260 euros par an, près de 900 euros pour un salarié à 5.000 euros bruts.
La différence d’approche est évidente. Pour Monsieur Macron, il faut redéfinir les solidarités entre génération, parce que la structure de la société change. Marine le Pen a une toute autre approche : c’est en taxant les importations qu’elle espère financer, sans réforme des retraites ou de la protection sociale, un mieux-être pour tous.