Avec la réforme de la CSG, les salaires de tous les travailleurs vont-ils augmenter ?

2:28
  • Copié

Benjamin Griveaux affirme qu'avec la réforme de la CSG, les salaires de tous les travailleurs vont augmenter.

Le Vrai-Faux de l’info avec l’épineuse réforme sociale d’Emmanuel Macron.

C’est l’un des points les plus emblématiques de son programmes : le nouveau président veut supprimer les cotisations chômage et maladie des salariés pour doper leur pouvoir d’achat. Une perte qui serait compensée par une augmentation de la CSG. Les Républicains attaquent et le gouvernement se défend. Benjamin Griveaux était porte-parole de la campagne d’En Marche.

Benjamin Griveaux : "C’est surtout un changement de philosophie, C’est le basculement de l,ensemble des cotisations salariales chômage et santé pour permettre d’augmenter le salaire net de tous les travailleurs français".

Avec la réforme de la CSG, les salaires de tous les travailleurs vont augmenter. C’est vrai ou c’est faux ?

C’est vrai. Concrètement, les cotisations chômage et maladie, 3,15% du salaire brut, vont disparaître, remplacées par une hausse de la CSG, de 1,7 points. Conséquence, tous les salaires vont bien augmenter mais modestement pour les plus faibles. Un salarié au SMIC aura 260 euros de plus par an sur sa fiche de paie, 700 euros pour quelqu’un qui gagne 3.000 euros nets et 1.200 euros pour un plus gros salaire de 5.000 euros. La CSG et les cotisations sont proportionnelles, elle ne sont pas progressives. Les perdants de ce scénario sont clairement les retraités, ces 60% de retraités dont la pension dépasse 1.200 euros, les autres restent exonérés, et qui vont donc payer davantage de CSG.

En quoi est-ce un changement de philosophie ?

C’est une révolution car en fait on transforme un système assuranciel, dans lequel les salariés cotisent pour l’assurance chômage, proportionnellement à ce qu’ils gagnent, en un système universel où tout le monde finance cette assurance chômage, y compris les fonctionnaires et les retraités qui n’en bénéficient pas. C’est une question d’équité entre les générations, et à court terme. Cela permet de booster le pouvoir d’achat en augmentant le nombre de cotisants. Mais à long terme, ça soulève des questions. Est-ce que le système d’abord serait constitutionnel ? Il brise le principe d’égalité devant l’impôt puisque tout le monde paie une prestation qui ne bénéficie qu’à certains. Et puis, avec cette réforme, l’État reprend la main sur l’assurance chômage. À quoi ressembleront les prestations demain si le lien est rompu entre chômage et cotisations ? Qui décidera des montants, de la durée d’indemnisation et selon quels critères ? Pour l’instant, cela reste assez flou.