Corsair, compagnie aérienne que les Français connaissent en particulier pour les liaisons avec l'Outre-mer, va pouvoir bénéficier d'aides de l'Etat dans le cadre d'un plan de reprise de près de 300 millions d'euros, accord conclu il y a deux jours. Interrogé sur Europe 1 samedi à propos de la restructuration de la compagnie qui compte 1100 collaborateurs, Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair, a estimé qu'il devrait y avoir "environ 15 % de réduction d'effectifs" mais pas de licenciements secs.
Rupture conventionnelle collective
Dans un communiqué, la compagnie indiquait que "le consortium se porte acquéreur de la totalité du capital de Corsair afin de l'accompagner dans un projet de restructuration et de développement et permettre ainsi le maintien d'un nombre suffisant d'acteurs sur les dessertes des départements et des régions d'outre mer". Concrètement, cela signifie-t-il qu'il y aura des réductions d'effectifs ?
"Il va y avoir bien sûr des réductions d'effectifs. Nous devrions avoir environ 15% de réduction d'effectifs", explique le PDG. "Mais surtout, j'ai renégocié tous les accords collectifs historiques pour les personnels navigants et je crois que nous avons fait ce qui n'a jamais été fait en France : nous avons dénoncé les 134 accords collectifs historiques, qu'on a remplacé simplement par deux accords - un accord pour les pilotes, un accord pour les hôtesses et les stewards -. On a remis à plat toutes les conditions de rémunération, toutes les conditions d'utilisation".
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"Jusqu'à maintenant", pas de licenciements secs, affirme donc Pascal de Izaguirre. "Nous avons une rupture conventionnelle collective, une externalisation. Quand on parle restructuration, on ne fait pas allusion au volet social. On fait allusion au volet de la flotte puisque nous avons maintenu la commande ferme de 5 avions 9 A330 900 NEO dont les trois premiers vont arriver en avril, mai, juin 2021."
Un accord vital
Sans cet accord, assure le PDG, la compagnie n'aurait "pas pu poursuivre son exploitation", même si jusqu'alors elle s'en était sortie seule. "Jusqu'à maintenant, nous n'avions pas eu un euro d'aides de l'Etat, un euro de financement bancaire et malgré tout, nous sommes toujours là et nous continuons à opérer nos vols. Donc on a bien géré, on a un bon niveau de vente. Mais enfin, soyons clairs : la crise est d'une telle ampleur et d'une telle gravité qu'aucune compagnie aérienne ne peut s'en sortir sans aides. Regardez les plus grandes compagnies. Elles sont toutes dépendantes des aides de leur Etat", conclut Pascal de Izaguirre.