L'obligation du port du masque en entreprise pourrait compliquer la réalisation de certaines tâches. 1:50
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Aurélien Fleurot, édité par Romain David
À partir du 1er septembre, le port du masque devient obligatoire dans tous les espaces de travail "clos et partagés". Une décision accueillie avec soulagement par certains chefs d'entreprise, quand d'autres estiment que le port du masque va imposer aux salariés des conditions de travail relativement pénibles.

La décision était attendue, elle a été annoncée mardi par Elisabeth Borne, la ministre du Travail, après une visio-conférence avec les représentants syndicaux et patronaux. Le port du masque sera obligatoire dans tous les espaces de travail "clos et partagés", même en présence de plexiglas, à partir du 1er septembre. Si certains chefs d'entreprise saluent une clarification sur le sujet, alors que l'épidémie de coronavirus repart à la hausse en France, d'autres y voient plutôt une nouvelle source de contraintes.

"Depuis plusieurs jours, les salariés se posaient beaucoup de questions, au moins maintenant c'est clair", commente auprès d’Europe 1 Christophe Laguerre, patron d'une entreprise d'une quarantaine d'employés dans le secteur de la chimie et basée près de Rouen.

 

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Ce chef d’entreprise est d'autant plus satisfait qu'il avait constaté que les gestes barrière et la distanciation étaient de moins en moins respectés. "Depuis un mois, on se rend compte dans l’entreprise que quand les gens prennent leur pause ils sont beaucoup plus près les uns des autres." Un relâchement qui semble encore s’accentuer avec les retours de vacances, relève-t-il, comme-ci les Français voulaient à tout prix laisser derrière eux la crise de mars-avril. "Finalement, le masque arrive à point pour suppléer à cette difficulté à faire respecter la distanciation sociale."

 

 

"On va devoir faire la police"

Mais l’obligation du port du masque au travail est accueillie avec beaucoup moins d’enthousiasme par Éric Cantarel, lui aussi patron d'une PME d'une quarantaine de salariés à Oray, dans l'Essonne. Il déplore ces modalités qui changent tous les mois sans avoir suffisamment d'arguments pour les justifier à ses équipes. "On va devoir réexpliquer, les salariés vont être mécontents et vont devoir travailler dans des conditions difficiles", s’agace-t-il. "Je ne sais pas comment vont faire des gens qui sont au téléphone toute la journée. Pour ceux qui sont sur des travaux physiques, c’est vraiment contraignant. On va devoir faire la police", déplore Éric Cantarel.

Les deux chefs d'entreprise se rejoignent en revanche sur un sujet : aucun problème pour prendre en charge le coût des masques, c'est à eux d'assurer la sécurité de leurs salariés.