Les CCI des Hauts-de-France veulent créer un revenu minimum  pour les petits commerçants qui ont dû fermer. 2:20
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Lionel Gougelot édité par Manon Bernard , modifié à
Les chambres de commerces et des industries des Hauts-de-France proposent une idée novatrice pour aider les petits entrepreneurs pendant la crise sanitaire due au coronavirus. Ils ont proposé de de créer un revenu mininum, appelé "Ressource minimale pour entrepreneurs", pour les accompagner pendant la fermeture forcée de leurs commerces. 

Faut-il instaurer un revenu minimum pour les artisans, les commerçants et les petits patrons ? Cette idée a émergé dans les chambres de commerce et de l'industrie (CCI) et de la Chambre des métiers des Hauts-de-France. Elle va forcément intéresser des centaines de milliers de personnes dans toute la France, tous ces petits commerçants qui ne s'en sortent plus à cause des restrictions sanitaires dues au Covid-19

À Lille, dans les Hauts-de-France, ce traiteur ne s'en sort que grâce aux prêts garantis par l'État. "Moi depuis le premier confinement, je ne me suis pas du tout payé. Je suis un patron sans salaire. Je me suis payé lors du montage du PGE, j'ai payé mon salaire à crédit", raconte-t-il. Même son de cloche chez cette coiffeuse de la région lilloise : "psychologiquement, ne pas savoir où l'on va est très pesant. Cette situation de fermeture, nous ne l'avons pas choisie. On demande une sécurité pour payer notre loyer, pour payer à manger, pour payer les factures..."

Un revenu exceptionnel spécifique à la crise sanitaire

Ce revenu minimum appelé "Ressource minimale pour entrepreneurs" se présente sous la forme d'un revenu exceptionnel qui ne serait versé que pour les périodes où les artisans et les commerçants sont obligés de fermer à cause de la crise sanitaire. Il serait calculé sur les revenus de l'an dernier. Les différents dispositifs déjà mis en place comme les reports de charge et le chômage partiel sont des aides qui ne concernent que le fonctionnement de l'entreprise. Mais beaucoup de petits patrons ne peuvent plus, tout simplement, se verser de salaire et n'ont plus d'économies.

"C'est de la solidarité nationale"

Rien que dans les Hauts-de-France, 16.000 entrepreneurs qui ont été obligés de fermer. Beaucoup n'ont plus de quoi subvenir aux besoins de leur famille. Pour Philippe Hourdain, le président de la CCI, ce revenu permettrait de leur maintenir la tête hors de l'eau. "L'idée, c'est de se baser sur cette déclaration fiscale et un pourcentage de cette déclaration fiscale avec un maximum. Par exemple un maximum à 1.000 euros ou à 1.200 euros, ce n'est pas à moi de le dire. C'est une situation d'urgence pour certains professionnels et c'est aussi de la solidarité nationale", explique-t-il. 

Ce mécanisme de solidarité nationale serait d'autant plus nécessaire si de nouvelles restrictions sanitaires venaient à être décidées l'an prochain en cas de rebond épidémique.