Les voyages sont fortement déconseillés dans l'Union européenne, et des restrictions s'appliquent aux frontières. 1:21
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Nicolas Feldmann, édité par Séverine Mermilliod
A deux semaines du début des vacances de février, il faudra sans doute revoir ses plans : départs déconseillés, appels à la prudence, voilà en somme les déclarations ministérielles alors qu'un nouveau confinement est à l'étude. C'est un nouveau coup dur pour le secteur du tourisme qui a déjà souffert en 2020 et craint une casse encore plus forte en 2021.

Dans l'agence de voyages Jean-Paul Costa, le téléphone sonne toujours. Mais au bout du fil, il n'est pas question de nouvelles réservations. "On a beaucoup de coups de fil pour des annulations, des modifications, mais il n'y a plus de ventes. C'est vraiment compliqué", confie-t-il à Europe 1. Impossibilité de faire du ski alpin, difficulté de franchir les frontières…et désormais le gouvernement qui appelle à la prudence à l'approche des vacances de février et déconseille les voyages en raison du covid-19 : une grosse claque pour les agences de voyages qui enregistrent annulation sur annulation.

Intentions de départ divisées par 4 en France

Jean-Paul Costa le constate déjà : seuls trois billets d'avion ont été vendus samedi. D'habitude, hors Covid, c'est une vingtaine en cette période de l'année. "L'Océan Indien, la zone Caraïbes et l'Asie du Sud-Est sont des destinations fréquemment demandées sur cette période là. Et puis après, on a le ski également. Mais cette année, rien."

Pourtant, les Français adorent partir pour les vacances de février : 13 millions d'entre eux l'ont fait l'an dernier. Mais cette année, la situation est trop floue pour faire des projets. "Nous avons une division par quatre des intentions de départs en vacances dans l'Hexagone, une division par 6 de ceux qui envisagent de partir à l'étranger", constate Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme. "Bon nombre de vacanciers renoncent à partir du fait de la démultiplication des contraintes sanitaires, isolement, tests PCR généralisés." Dès aujourd'hui, les tests PCR sont également obligatoires pour les voyageurs en provenance de l'Union Européenne souhaitant se rendre en France.

Vers plus de 60 milliards d'euros de pertes en 2021 ?

Les appels à la prudence du gouvernement ont pu aussi en décourager certains. Invité d'Europe 1 vendredi, Clément Beaune, secrétaire d'État chargé des affaires européennes, déconseillait clairement les voyages touristiques. Quant aux déplacements à l'intérieur du territoire, les vacanciers sont invités à "la prudence" selon le secrétaire d'État chargé du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne. 

L'année dernière, les pertes du secteur touristique s'élevaient déjà à 60 milliards d'euros. Les professionnels redoutent une casse encore plus forte pour 2021.