Le taux de taxe à l'importation du vin français aux Etats-Unis reste à 25%. 1:42
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Carole Ferry, édité par Ariel Guez, avec AFP , modifié à
Les États-Unis ont annoncé mercredi qu'ils maintenaient le montant total des taxes punitives sur des produits européens dans le cadre d'un différend aéronautique transatlantique. Ils ont néanmoins modifié la liste des produits visés. "L'Union européenne doit se préparer à riposter", a réagi Bruno Le Maire. 
DÉCRYPTAGE

La vengeance est un plat qui se mange froid. Plus de quinze ans après le début de la dispute entre les États-Unis et l'Union européenne autour d'un différend commercial datant d'octobre 2004 à propos des aides publiques aux avionneurs européen Airbus et américain Boeing, Washington ne lâche rien. Les Américains ont confirmé dans la nuit de mercredi à jeudi le maintien des sanctions américaines sur certains produits européens.

La sanction la plus lourde jamais imposée par l'OMC

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) avait autorisé en 2019 les États-Unis à imposer ces taxes sur près de 7,5 milliards de dollars (6,3 milliards d'euros) de biens et services européens importés chaque année, la sanction la plus lourde jamais imposée par l'OMC. Depuis, Washington infligeait des droits de douane punitifs sur certaines importations de l'Union européenne comme le vin, le fromage et les olives, à hauteur de 25%. Des taxes douanières de 10% sur les avions Airbus ont été relevées en mars à 15% en mars.

Mercredi, Washington a donc maintenu à 7,5 milliards de dollars le montant des biens et services concernés, avec des taux inchangés de 15% pour l'aéronautique et 25% pour le reste, notamment des vins français, allemands, espagnols et des whiskys britanniques.

Airbus se met en "conformité totale" : pas suffisant pour Washington

Pourtant, Airbus avait annoncé s'être mis "en conformité totale" avec les règles de l'OMC après s'être entendu avec les gouvernements espagnols et français pour payer des intérêts plus élevés sur les avances remboursables consenties par Paris et Madrid lors du lancement du programme d'avion long-courrier A350. Insuffisant a répondu Washington, de quoi déclencher la colère de Bruno Le Maire. 

"L'Union européenne doit se préparer à riposter", prévient Le Maire

"Il y a une chose qui doit être très claire pour tout le monde : si jamais les sanctions américaines étaient maintenues et que nous n'arrivions pas à trouver un accord global entre les États-Unis et l'Union européenne que nous souhaitons de nos vœux, dans ce cas-là, l'Union européenne doit se préparer à riposter elle aussi par des sanctions contre des produits américains exportés vers l'Europe", a prévenu jeudi le ministre de l'Économie. "À riposter fermement et à riposter de manière réunie", a-t-il ajouté.

Mais l’Europe doit d'abord obtenir le feu vert de l'OMC qui, en septembre, pourrait autoriser les Européens à sanctionner les exportations américaines, pour des subventions accordées à Boeing. En attendant, Washington maintient la pression sous la gorge des Européens.