Semaine de la myopie : pourquoi paie-t-on nos lunettes si cher ?
À l'occasion de la semaine de la myopie, Europe 1 se penche sur les prix élevés des paires de lunettes, malgré le 100% santé mis en place il y a cinq ans par l'État. D'après le directeur de l'Observatoire de la consommation de l'association UFC-Que choisir, "des marges assez déraisonnables" sont pratiquées par les opticiens.
Une paire de lunettes, verres et montures, coûte bien souvent plusieurs centaines d'euros, avec des prix qui sont parfois devenus fous. "Des montures à plusieurs centaines d'euros, c'est complètement déraisonnable", affirme Grégory Caret, directeur de l'Observatoire de la consommation de l'association UFC-Que choisir.
"Les montures, ce n'est quand même pas une technologie très élevée, ça ne coûte pas très cher à fabriquer. Là, il y a probablement des marges qui sont constituées par les professionnels qui sont assez déraisonnables", estime-t-il auprès d'Europe 1, qui se penche sur les prix des lunettes à l'occasion de la semaine de la myopie. Ceux-ci peuvent paraître exorbitants, malgré le 100% santé mis en place par l'État il y a cinq ans.
Des paires de lunettes au-dessus des besoins
Des opticiens profitent du bon niveau de remboursement des mutuelles pour ajuster leur prix sur ce remboursement, explique Grégory Caret. "Le mauvais réflexe qu'a le professionnel dès que l'on entre dans son magasin, c'est d'aller sur son ordinateur consulter le forfait autorisé par notre complémentaire", note-t-il.
"Il va nous orienter directement vers le montant d'une monture et de verres qui correspondent quasiment à notre plafond. Alors que, peut-être, une paire moins chère aurait tout à fait convenu à nos besoins", ajoute le directeur de l'Observatoire de la consommation de l'UFC-Que choisir.
Un système économique parfaitement rodé
Ce dernier y voit un système économique parfaitement rodé. "Dans une de nos études, on a pu constater qu'il y avait beaucoup de magasins d'optique en France et qu'il n'y a pas tant de clients que ça. On a constaté aussi qu'un magasin vend environ deux paires de lunettes par jour", expose Grégory Caret.
"Ça veut dire qu'il va falloir faire fonctionner tout un chiffre d'affaires, toute une activité (payer le loyer, les salaires, l'éclairage, la moquette...), sur seulement deux clients. Au final, il y a des forts risques que nous payions très cher nos lunettes, pas tellement pour la technologie, mais pour faire fonctionner un commerce au quotidien."
Le conseil pour économiser, c'est donc d'aller voir plusieurs opticiens, de faire faire plusieurs devis, en amont, à soumettre à sa mutuelle.