Pour rouvrir, les discothèques prêtes à renoncer... aux pistes de danse

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Romain David
Invité mercredi d’Europe 1, Thierry Fontaine, le président de la branche nuit de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, a évoqué quelques unes des mesures que les dirigeants de discothèque seraient prêts à mettre en place pour obtenir une autorisation de réouverture avant septembre.
INTERVIEW

Il s’agit de l’un des derniers secteurs à ne pas avoir été déconfinés. Les discothèques ne doivent pas rouvrir avant septembre, au moins, au grand dam des professionnels du secteur. Ce sont 43.000 emplois directs qui sont concernés. "Ce ne sont pas que les boîtes de nuit qui sont impactées, mais tous les lieux où l’on a le droit de danser : cela fait 100.000 emplois directs et 50.000 emplois indirects", précise au micro d’Europe 1, Thierry Fontaine, le président de la branche nuit de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie. Il chiffre à 480 millions d’euros les pertes enregistrées par le secteur depuis le début de la crise, et estime que la moitié des 1.500 discothèques de France sont désormais menacées de faillite.

Toutefois, des réunions ont eu lieu entre représentants du secteur et membres du gouvernement pour tenter de remédier à cette situation. "On s’est rendu compte que nos métiers n’étaient pas spécialement connus", déplore Thierry Fontaine. "Ce qui dérange le conseil scientifique avec les boîtes de nuit, c’est la piste de danse telle qu’on la connait. Mais nous sommes prêts à faire des efforts là-dessus", explique Thierry Fontaine, qui possède lui-même deux nightclubs à Lyon.

"Ils ne veulent pas que des gens venus des quatre coins de la France se retrouvent entre inconnus au milieu d’une piste, dansent et qu’il y ait des projections de gouttelettes." Selon lui, les professionnels seraient prêts à renoncer purement et simplement au dancefloor pour pouvoir de nouveau accueillir du public.

Rendre obligatoire le téléchargement de StopCovid

"Nous ne sommes pas là pour dégrader une situation, nous sommes conscients des risques. […] Nous avons des solutions, une analyse, une expertise pour améliorer ce qui se passe en termes de déconfinement", poursuit Thierry Fontaine qui propose notamment de mettre en place, dans les clubs suffisamment grands, des tables cloisonnées pour que les gens arrivés ensemble ne se mêlent pas à d’autres groupes, ou encore de rendre obligatoire le téléchargement de l’application StopCovid à l’entrée des boîtes.

Le trop grand silence des DJ à l'égard de la profession

Autre point soulevé par Thierry Fontaine : le manque de soutien de la part des milieux artistiques. Alors que de nombreuses tribunes signées par des personnalités ont circulé pour demander la réouverture des théâtres ou des cinémas, ce responsable déplore le silence des DJ, dont la France compte quelques grands noms. "On a été déçus par les gros DJ internationaux français. On n’a pas trouvé qu’il y avait beaucoup de soutien. Peut-être qu’ils se sont fait des courriers à eux-mêmes, mais la profession ne les a pas vu", raille-t-il.