La reprise de l'économie française suspendue à l'évolution de l'épidémie début 2021, prévient l'Insee

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avec AFP
Dans une note de conjoncture publiée mardi, l'Insee estime que l'économie française devrait rebondir de 3% au premier trimestre 2021, puis progresser de 2% au deuxième. Mais le rythme de ce redressement dépendra toujours de l'évolution des restrictions sanitaires, prévient l'institut.

L'économie française devrait rebondir de 3% au premier trimestre 2021, puis progresser de 2% au deuxième, mais le rythme de ce redressement dépendra toujours de l'évolution des restrictions sanitaires, a estimé l'Insee mardi dans sa nouvelle note de conjoncture. Après une contraction record de 9% du produit intérieur brut (PIB) attendue cette année, le "risque d'un nouvel emballement épidémique" va continuer de peser sur les secteurs "les plus susceptibles d'être bridés" par de nouvelles restrictions l'an prochain, prévient l'Institut national de la statistique.

 

Une rechute de 4% du PIB au dernier trimestre

La situation de la fin 2020 illustre cette relation de cause à effet immédiate : les couvre-feu et le confinement de novembre décidés pour lutter contre la deuxième vague de l'épidémie devraient entraîner une rechute de 4% du PIB au dernier trimestre. En parallèle, l'Insee anticipe 301.000 destructions nettes d'emploi sur la période. Au total sur l'ensemble de 2020, 691.000 emplois nets seraient supprimés (dont 600.000 emplois salariés), un chiffre nettement revu à la baisse par rapport à la précédente prévision d'octobre, du fait d'un meilleur troisième trimestre.

 

 

8% de chômage fin 2020

Fin 2020, le taux de chômage s'établirait ainsi finalement à 8%, contre 9% à la fin du troisième trimestre. Une évolution en trompe l'œil puisqu'une partie des personnes sans emploi sortent du champ statistique car elles ne peuvent plus rechercher de travail. Pour 2021, l'Insee ne dévoile pas de prévision annuelle, mais fait l'hypothèse d'une "stabilisation progressive de la situation sanitaire", qui permettrait donc de revenir en milieu d'année à 3% en deçà du niveau d'activité d'avant la crise.

Il table notamment sur la montée en puissance de la vaccination contre le Covid-19 et sur les effets bénéfiques du plan de relance national et de ceux mis en place chez nos voisins européens. Mais la reprise sera marquée par des évolutions très contrastées entre les secteurs d'activité. Ceux qui sont actuellement les plus touchés (hébergement, restauration, services aux ménages, services de transport et fabrication de matériel de transport) resteraient bien en deçà de leur niveau de 2019. Avec toujours l'"épée de Damoclès" de nouvelles restrictions si l'épidémie repartait début 2021, alors que ces secteurs pèsent environ 10% du PIB français.