La première usine hors de Chine de Huawei ouvrira en France. 1:21
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Mélina Facchin avec AFP, édité par Océane Herrero
Le géant des télécoms chinois Huawei va implanter sa première usine en France à Brumarth, dans le Bas-Rhin. Alors que les travaux vont débuter, la firme espère produire à partir de 2023 et embaucher 500 personnes à terme. Une excellente nouvelle pour la région Grand-Est, selon son président.

Huawei a choisi l'Alsace. Le premier site de production d'équipements du géant chinois des télécoms en dehors de la Chine devrait ouvrir "courant 2023", ont annoncé mardi à Strasbourg les porteurs du projet. Une nouvelle que la région Grand-Est accueille très chaleureusement : Huawei devrait créer 500 emplois dont, l'entreprise l'assure, 80% au moins seront dévolus à des Français. De quoi donner un coup de fouet à l'économie de Brumath, dans le Bas-Rhin, ville d'environ 10.000 habitants à une vingtaine de kilomètres de Strasbourg, où l'usine sera implantée.

La construction de l'usine devrait débuter l'année prochaine. Le groupe chinois va investir 200 millions d'euros dans ce site baptisé "Huawei European Wireless Factory", qui doit produire les principaux équipements composant les stations de base sans-fil (c'est à dire les antennes) destinées au marché européen. Il en fabriquera pour "toutes les générations de technologies, y compris 3G, 4G et 5G", a précisé Linda Han, vice-présidente des affaires publiques de Huawei, chargée de la France.

Un "symbole fort" pour la région

Le président de la région Grand-Est s'est félicité de l'implantation de cette usine. Dans le contexte actuel de crise sanitaire et économique, "c'est un symbole très fort" juge en effet Jean Rottner. "Nous avons été très sévèrement touchés par l'épidémie. Nous avions besoin de renouer avec la confiance et d'adresser des signaux positifs aux chefs d'entreprise : nous sommes toutes et tous mobilisés", estime-t-il.

L'Alsace présente des atouts pour Huawei, assure Jacques Biot, président du conseil d'administration de Huawei en France. "La région est magnifiquement placé au cœur de l'Europe et dispose d'un tissu humain, social et industriel extraordinairement riche", argumente-t-il. Quant aux accusations d'espionnage industriel qui pèsent sur la firme, il les balaie d'un revers de la main : "le site a été choisi parmi cinquante autres sites parmi des propositions des pouvoirs publics."

Un groupe qui se projette en France

Considéré comme le plus avancé des trois principaux fournisseurs d'équipements 5G, le géant chinois, présent en France depuis 2003, a annoncé récemment plusieurs investissements dans l'Hexagone dont l'ouverture d'un centre de recherche (R&D) à Paris dans le cadre d'une campagne visant à démontrer sa volonté de s'y implanter durablement.

Il emploie actuellement près d'un millier de personnes en France (12.200 emplois indirects) et compte 23 centres R&D en Europe, où Huawei emploie au total 13.000 salariés, pour 170.000 emplois indirects.