La députée Laure de La Raudière à la tête de l'Arcep ? "Aberrant", selon Niel

Laure de La Raudière Arcep
Selon "Les Échos", Emmanuel Macron "devrait proposer" de nommer Laure de La Raudière à la présidence du gendarme des télécoms. © David NIVIERE / AFP / POOL
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avec AFP
Le fondateur de Free, Xavier Niel, a pointé sur BFM Business le choix possible de la députée centriste Laure de La Raudière comme nouvelle directrice de l'Autorité de régulation des télécoms. Il dénonce le fait que la députée a l'inconvénient d'avoir réalisé une partie de sa carrière chez France Telecom-Orange entre 1990 et 2001 à différents postes de direction.

"Ce serait aberrant pour la concurrence" si la députée Laure de La Raudière était nommée par le président de la République à la tête de l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep), a fustigé lundi Xavier Niel, fondateur de l'opérateur Free. Selon le quotidien Les Échos, Emmanuel Macron "devrait proposer" de nommer la députée d'Eure-et-Loire (Agir) à la présidence du gendarme des télécoms pour succéder à Sébastien Soriano, dont le mandat a pris fin début janvier. Une information qui n'avait pas été confirmée par l'Élysée lundi soir.

"Cela ne peut être qu'une rumeur"

Spécialiste reconnue du numérique et des télécoms, "très compétente, et qui connaît bien le secteur" de l'aveu même de Xavier Niel, Laure de La Raudière (55 ans) a l'énorme inconvénient, selon lui, d'avoir réalisé une partie de sa carrière chez France Telecom-Orange entre 1990 et 2001 à différents postes de direction. "Nommer à la tête d'une autorité indépendante quelqu'un qui a bossé 15 ans chez Orange, cela me paraît assez surprenant", a fustigé Xavier Niel dans un entretien sur BFM Business lundi soir.

"Cela ne peut être qu'une rumeur, je ne peux pas supposer que cela soit juste. Nous avons besoin d'un homme ou d'une femme qui connaisse aussi bien les télécoms que Laure de la Raudière mais qui n'ait pas travaillé dans le secteur", a martelé le président d'Iliad, maison-mère de l'opérateur Free. "La concurrence, elle marche en France car nous avons une autorité indépendante qui depuis 20 ans a fait le boulot. Cela me paraîtrait incohérent d'avoir un gouvernement, un Président ou un Premier ministre qui prenne une décision qui soit celle-ci", a encore déploré Xavier Niel.

"La décision du Prince"

Selon la loi, le président de l'Arcep est nommé par le président de la République sur proposition du Premier ministre. Pour être confirmée, cette nomination doit ensuite recevoir l'aval de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale - dont Laure de La Raudière est membre - et de son équivalent au Sénat.

Si la députée est nommée à la tête de l'Arcep, cette décision ne pourra être contredite car "la décision du Prince c'est la décision du Prince, c'est comme ça", a estimé Xavier Niel. "Je dis juste que ce serait aberrant pour la concurrence dans ce pays si cette rumeur devait s'avérer juste. Je ne pense pas que cela puisse être vrai tellement c'est énorme", a-t-il insisté.