Le secteur de l'habillement fait partie de ceux qui prennent la crise du coronavirus de plein fouet : plusieurs marques ont été placées en redressement judiciaire, comme André, Naf Naf ou la Halle, et c'est aussi le cas de Camaïeu. Rien qu'à Roubaix, ce sont 450 emplois qui sont menacés au siège du groupe. Un appel à manifester a donc été lancé par la CGT à Lille. Mais pourtant, la mobilisation n'était pas au rendez-vous samedi matin, au grand dam des quelques employés qui ont répondu à l'appel du syndicat, comme Vanessa et Lucie, dépitées.
"Vraiment déçue"
"Ça me désole de voir que les gens ne sont pas venus au rassemblement. Je suis vraiment déçue", confie ainsi la première. "Leurs emplois sont en danger, et c'est maintenant qu'il faut se bouger, pas après ! C'était le but : marquer le coup, et montrer qu'on allait se battre ensemble".
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La seconde se veut quand même optimiste : malgré "le peu qu'on est, on continuera à se battre pour sauver Camaïeu !", assure-t-elle. "Malheureusement mon mari a perdu son emploi avec le Covid-19, et je suis toute seule à travailler maintenant. On a un petite fille donc si je viens à perdre mon emploi aussi, ça va être très très compliqué je pense", regrette la jeune femme.
Le groupe Camïeu compte 3.900 salariés en France. Le chiffre d’affaires de l'entreprise a chuté de 95 % pendant la crise, soit un manque à gagner de 162 millions d'euros. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait assuré fin mai que le gouvernement cherchait activement un repreneur pour l'enseigne.