En dépit de la législation autrichienne, Ryanair propose un billet d'avion à 23 euros pour Vienne. 1:39
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Aurélien Fleurot édité par Guilhem Dedoyard
Face à la crise du secteur aérien causée par le coronavirus, l'Autriche a décidé d’instaurer un prix plancher sur les billets d'avion. Une mesure qui ne fait pas consensus et qui n'a que peu de chance de trouver un équivalent en France.

Un prix plancher des billets pour soutenir le secteur aérien, c'est le choix qu'a fait l'Autriche. Face à un secteur aérien sévèrement touché par la crise du coronavirus, le gouvernement a fixé à 40 euros le prix minimum d'un billet d'avion. Une série de mesures pour rendre le transport aérien plus durable a également été présentée. En France, "il y a un certain nombre de billets d'avion au tarif très intéressant sur l'Europe pour attirer les voyageurs" soulignait Richard Vainopoulos, président de Tourcom, sur Europe 1. Mais ces prix bas sont parfois inférieurs aux coûts de production, ce que dénonce certaines compagnies aériennes qui verraient d'un bon œil une mesure de prix planchers similaire à celle d'Autriche.

"Une mesure assez saine"

La ministre autrichienne de l'Environnement a clairement affiché son soutien à la principale compagnie nationale, Austrian Airlines, filiale de Lufthansa. Elle en a profité pour lancer un avertissement aux compagnies qui bradent les billets d'avion. "Nous sommes les pionniers contre le dumping social des low cost" a ainsi déclaré Elisabeth Köstinger. 

Une mesure cohérente selon Pascal de Izaguirre, le pdg de Corsair. "Ça me parait être une mesure assez saine. Il ne faudrait pas que certaines compagnies profitent de la crise pour essayer, en pratiquant des tarifs décorrélés de la réalité économique, d'éliminer des concurrents qui se trouvent dans une situation difficile. Offrir des prix en dessous du coût de production, ça ne devrait pas pouvoir être le cas".

Pas de mesure similaire envisagée en France

Certains spécialistes du secteur doutent toutefois de l'impact sur le marché. 40 euros, cela reste bas. Par ailleurs, pour l'instant, certaines compagnies ne se conforment pas à la décision autrichienne. Ryanair, par exemple, propose toujours un vol Vienne / Paris à 23 euros le 29 juin prochain. 

En France, il n'y pas de mesure similaire envisagée. Le sujet n'a pas fait partie des discussions entre l'Etat et Air France au moment d'évoquer le prêt garanti de 7 milliards d'euros. Par ailleurs, il y a un intérêt à préserver les compagnies low cost, celles ci constituent les deux tiers du carnet de commandes d'Airbus.