A mesure que s’étend l’épidémie causée par le Covid-19, l'Hexagone s’enfonce dans une crise économique sans précédent et de nombreux travailleurs français, inquiets pour leur santé, s'interrogent sur la possibilité d'invoquer leur droit de retrait. "Rester chez soi n'est pas incompatible avec le fait de travailler; partout où on peut faire du télétravail, il faut le faire", martèle le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, invité d'Europe 1 dimanche dans le Grand rendez-vous en partenariat avec Les Échos.
"Il faut pouvoir reprendre le travail"
"Je comprends la légitime inquiétude des salariés et de leurs responsables devant ces difficultés et cette crise sanitaire", poursuit le ministre. "Mais si dans son entreprise sont déjà mis en place non seulement le télétravail mais également les conditions sanitaires recommandées, il faut pouvoir reprendre le travail le plus possible."
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Vendredi, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a émis un certain nombre de recommandations à destination des employeurs : respecter un mètre de distance avec les clients dans les magasins, mettre à disposition du gel hydroalcoolique, aménager des temps de pause réguliers pour se laver les mains... Des mesures destinées à rassurer les employés.
"Il n'y a pas de leçon à donner"
"Il n'y a pas de leçon à donner quand il y a de l'inquiétude et de la peur", convient Gérald Darmanin. "En revanche, il faut continuer à produire dans notre pays, pas simplement pour avoir des recettes en plus ou du bénéfice, on n'en est plus là, mais pour faire fonctionner notre pays : il faut produire dans l'agroalimentaire et il faut produire de l'électricité."
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Le ministre salue et remercie "les soldats du quotidien", qui ne peuvent pas télétravailler : "Les caissières de supermarché, les personnes qui travaillent dans l'agroalimentaire, les routiers, qui font que tout le monde peut vivre normalement", liste-il. "Depuis une semaine et demie, les personnes qui ramassent les déchets dans nos rues sont au rendez-vous, comme les conducteurs de train, les policiers, les gendarmes, les douaniers."
Pour récompenser "ceux qui ont le courage de se rendre sur leur lieu de travail", cette semaine Bruno LeMaire a appelé les employeurs des secteurs essentiels à verser des primes défiscalisées à hauteur de 1.000 euros - un dispositif déjà en place depuis le mouvement des Gilets jaunes.