Michelin a fait reprendre le travail à des centaines de salariés. 1:35
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Jean-Luc Boujon, édité par Séverine Mermilliod
La direction de Michelin a décidé de faire reprendre le travail à des centaines de salariés, parfois pour fabriquer des masques, mais surtout pour fabriquer des pneus, ce qui n'est pas du goût des syndicats pour qui aucune urgence ne le justifie.

Certaines entreprises ne vont pas attendre le 11 mai et la fin du confinement lié au coronavirus pour reprendre leur activité. C'est le cas de Michelin qui, entre lundi et mardi, a fait reprendre plusieurs centaines de salariés. Certains vont fabriquer des masques, mais d'autres des pneus, ce qui pour les syndicats et les salariés n'apparaît pas comme une priorité. Le marché automobile est en effet à l'arrêt et devrait mettre du temps à redémarrer...

A la vue de la chute du trafic routier, l'urgence de faire changer ses pneus ne saute pas aux yeux... Pourtant, la direction de Michelin a décidé de faire repartir ses usines : 1.500 personnes ont repris le travail en début de mois, et plusieurs centaines le font depuis lundi, sur trois sites : Troyes dans l'Aube, le Puy-en-Velay en Haute-Loire, et Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme, le site historique.

"Absolument pas des produits de première nécessité"

"Fabriquer des pneus, non, ce n'est pas possible, quoi ! Ce sont des pneus très haut de gamme, pour les voitures de sport : Porsche, Bugatti, Ferrari, Mercedes haut de gamme... Ce ne sont absolument pas des produits de première nécessité", dénonce sur Europe 1 le représentant CGT du site de Clermont-Ferrand, Jean-Paul Cognet, qui s'est opposé à la reprise pour 150 salariés. "C'est mettre en danger la santé des salariés, les services des hôpitaux de la région clermontoise. Michelin veut donner l'image d'un industriel performant et à la pointe de la reprise économique", s'indigne-t-il.

Et les salariés n'ont pas eu trop le choix, car eux aussi ont peur de l'après confinement : ils ont préféré retourner au travail, faire redémarrer les usines de peur de perdre leur emploi si l'activité n'était pas au rendez-vous au moment de la reprise.