En raison de la crise sanitaire liée au coronavirus, la SNCF estime son manque à gagner à deux milliards d'euros. 1:38
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avec AFP , modifié à
En raison de la crise sanitaire liée au coronavirus, la SNCF estime son manque à gagner à deux milliards d'euros, a déclaré Jean-Pierre Farandou, son président-directeur général. Il craint que l'endettement soit "trop important", et estime que "la notion d'un plan d'aides n'est pas déraisonnable".

La SNCF a déjà subi un manque à gagner de deux milliards d'euros du fait de la crise sanitaire provoquée par l'épidémie de Covid-19, a déclaré samedi son PDG Jean-Pierre Farandou. "On est à peu près à deux milliards d'euros de chiffre d'affaires qui nous manquent" en raison de l'épidémie, a-t-il indiqué sur France Inter, évoquant un "choc violent" se cumulant avec le milliard de manque à gagner subi pendant la grève contre la réforme des retraites.

Les investissements vont être réduits

Jean-Pierre Farandou a esquissé la perspective d'un plan d'aides de l'État pour soutenir la SNCF dans ces conditions difficiles. "Ce sont des chocs importants d'une ampleur qu'on n'avait jamais connue", a-t-il ajouté. "La maison tient bien", mais "nous allons réduire les investissements puisque notre situation financière est plus difficile, nous allons serrer les coûts de fonctionnement, jouer sur le fond de roulement, sur la titrisation de certaines créances".

"Je crains toutefois que notre bilan, notre endettement soit trop important. La notion d'un plan d'aides ne me paraît pas déraisonnable", a-t-il déclaré, tout en prévenant que "la thématique [de l'emploi] est sur la table". "Si la reprise est lente et si nous produisons moins de trains que par le passé, il ne sera pas anormal et illogique d'ajuster le niveau d'emploi au volume d'activité.

"La thématique de l'emploi est sur la table"

"Ce n'est pas un sujet tabou", a-t-il souligné, ajoutant qu'il serait examiné "le moment venu en toute transparence avec les organisations syndicales". "Il est encore trop tôt pour calibrer exactement les chiffres". "L'effet sur l'emploi pourrait se jouer essentiellement sur le niveau d'embauches de la SNCF, qui est un des premiers recruteurs de France", a précisé à l'AFP un porte-parole de la compagnie. 

 

Peu de TGV circuleront, 50 à 60 % des Transiliens et TER

Comme les autres opérateurs de transports publics, l'entreprise ferroviaire est aussi confrontée au défi du déconfinement : appliquer de strictes règles de distanciation après le 11 mai, ce qui réduira radicalement ses capacités au moment où la fréquentation devrait reprendre. Le PDG de la SNCF a donc réitéré son appel à prolonger au maximum le télétravail et à étaler les heures d'arrivées dans les entreprises pour éviter la saturation. Il a aussi demandé l'aide des pouvoirs publics pour "contrôler l'accès aux gares".

Concernant l'état du trafic, la SNCF va s'attacher à faire "rouler le maximum de trains" de la vie quotidienne (TER, Transiliens), a indiqué Jean-Pierre Farandou. Il y en aura 50 à 60 % dès le 11 mai, "75% à la fin du mois de mai et on espère être à 100 % tout début juin", a-t-il expliqué. 

En revanche, dans la lignée des consignes gouvernementales limitant les déplacements à plus de 100 km de son domicile, "peu de TGV" circuleront, avec une place sur deux d'occupée, "pour assurer la reprise de la mobilité professionnelle entre la province et Paris, pour faire en sorte aussi que les Français qui souhaitent aller par exemple aider leurs parents à l'autre bout de la France puissent le faire".