En province et dans les zones touristiques, les commerçants sont plutôt satisfaits de ce premier week-end de réouverture. 1:29
  • Copié
Carole Ferry, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Après un premier week-end de déconfinement, les Français ont été assez nombreux à s'accorder une séance de shopping. Les commerces dans les zones touristiques ont particulièrement profité de la réouverture, tout comme la province. Le résultat est plus mitigé pour les magasins parisiens. 

Six jours après la réouverture des commerces non essentiels, les commerçants viennent de vivre leur premier week-end de déconfinement. Et le bilan est plutôt positif, selon les avis recueillis par Europe 1, surtout dans les zones touristiques, qui bénéficient du long week-end de la Pentecôte. "C'est vraiment exceptionnel", confie ainsi Marine, qui tient un magasin de vêtements et de décorations à Cabourg. "Depuis mercredi c'est la folie ! Les gens viennent vraiment pour se faire plaisir, ils ont envie de dépenser dans les boutiques. On sent vraiment un vent de bonheur qui fait chaud au cœur."

"La province plutôt bien, Paris plutôt pas bien"

"En province, d'une manière générale, c'est plutôt une bonne reprise. Les zones touristiques ont plutôt bien tourné", confirme de son côté, Francis Palombi, président de la Fédération des commerçants indépendants. Mais la situation n'est pas si rose au niveau national. "Sur Paris, les quelque détaillants que j'ai pu contacter étaient mitigés. Ils m'ont dit que ce n'était pas bon. C'est donc un peu mitigé : la province plutôt bien, et Paris plutôt pas bien."

À noter tout de même la belle performance du Printemps Hausmann à Paris, avec un chiffre d'affaires deux fois plus élevé qu'à la même période il y a deux ans. Un résultat d'autant plus encourageant qu'il ne concerne que la clientèle française, puisque les étrangers, qui représentent 40% du chiffre d'affaires des grands magasins parisiens, ne peuvent toujours pas faire de lèche-vitrines dans la capitale.  

"Ce qu'on a vu à la réouverture, c'est des clients qui avaient plaisir à retrouver leurs leurs commerces et qui souvent transformaient le lèche-vitrines en achats, davantage qu'avant", abonde, également auprès d'Europe 1, Yohann Petiot, le directeur général de l'Alliance du commerce, qui représente plus de 760 enseignes, 26.000 points de vente, des grands magasins à l'habillement en passant par la chaussure. "Espérons en tout cas que les clients qui ont eu envie de retrouver leur magasin gardent cette même envie dans les prochaines semaines." 

Un report des soldes, une hypothèse qui divise petits commerçants et grandes enseignes

Les grandes enseignes sont contre un report des soldes d'été, prévues dans un mois, du 23 juin jusqu'au 20 juillet, à la différence des petits commerces qui veulent pouvoir vendre au prix pour compenser les pertes de ces derniers mois. "Tous les commerces qui ont été fermés pendant près de trois mois et demi ont beaucoup de stocks, que ce soit des produits d'entrée de saison ou de mi-saison qui n'ont pas pu être écoulés. Donc, il va falloir qu'on puisse écouler les stocks le plus rapidement possible. Les soldes sont attendues pour cette raison notamment", fait valoir Yohann Petiot. 

Il estime également qu'un report des soldes sur la période estivale nuirait aux enseignes des grandes villes. "Nous souhaitons que les soldes puissent commencer à la fin du mois de juin pour que les grandes métropoles puissent aussi bénéficier de cette période commerciale extrêmement importante. L'année dernière, lorsque nous comparons les soldes d'été 2020 qui ont été reculées de trois semaines par rapport aux soldes d'été 2019, c'était une chute de l'activité de 21%", déplore-t-il.