La crise du Covid-19 n'inspire "pas du tout" le romancier Maxime Chattam

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Margaux Lannuzel
Invité de la matinale d'Europe 1, mercredi, l'auteur de thrillers a évoqué le parallèle parfois établi entre nos quotidiens à l'heure de la crise du coronavirus et certains scénarios fantastiques ou de science-fiction, qui avaient anticipé des pandémies… Avec une différence majeure, selon, lui : dans les livres, "on joue avec nos peurs, on ne les subit pas". 
INTERVIEW

Des pays entiers confinés, des déplacements interdits et des masques obligatoires : il y a un an, ces mesures devenues notre quotidien nous auraient semblé relever du scénario de film fantastique ou de science-fiction. Pourtant, la pandémie de coronavirus et les décisions politiques prises pour l'endiguer sont bien réelles. Une mine d'or pour les auteurs, qui vont désormais pouvoir s'inspirer de la réalité ? Pas forcément, selon le romancier Maxime Chattam, invité d'Europe 1, mercredi matin. 

Dans les livres, "on joue avec nos peurs, on ne les subit pas"

"Ce qui me plaît dans la fiction, même dans la fiction fantastique, quand on joue avec nos peurs, c'est justement de pouvoir poser un cadre dans lequel le lecteur sait qu'il va pouvoir se promener", pose le "Roi du roman noir". "Et ce cadre, il est quelque part rassurant. On joue avec nos peurs, on subit pas nos peurs."

C'est la grande différence avec la vraie crise sanitaire, sur laquelle "on n'a pas vraiment de prise", poursuit celui qui est aussi membre du jury du festival du film fantastique de Gérardmer, lancé aujourd'hui. "C'est presque rassurant, finalement, d'aller se réfugier dans un livre ou même dans un film fantastique, parce qu'on sait que là, on va se divertir. On va s'éloigner de la réalité. En fait, nos peurs sont maîtrisées quelque part."

Une crise absente de son prochain ouvrage

Maxime Chattam se veut toutefois rassurant à propos de la crise du Covid-19 : "On ne semble quand même pas être dans le domaine du film ou du roman d'horreur qui va mal tourner, heureusement." Pour autant, la situation actuelle n'inspire "pas du tout" l'auteur, qui vient de terminer son dernier ouvrage. 

"J'ai fait comme si ça n'existait pas", explique le romancier. "Déjà qu'on le vit, on subit. Est ce qu'on a, en plus, envie de se le rappeler quand on va lire un bouquin qui n'a rien à voir? Je ne crois pas."