Festival du film francophone d'Angoulême : malgré le Covid-19, "on s’est dit 'on va y aller !'"

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Pauline Rouquette
Alors que le Covid-19 continue de circuler et que la plupart des festivals, dont le Festival de Cannes, ont été annulés, le Festival du film francophone d'Angoulême, lui, ouvre vendredi. Invité de l'émission Culture Médias sur Europe 1, son co-créateur, Dominique Besnehard a expliqué comment cette édition a été pensée afin de limiter au maximum les risques de contamination, et permettre ainsi aux cinéphiles de retrouver le chemin du cinéma.
INTERVIEW

"Le renouveau de la vie est à Angoulême du 28 août au 2 septembre", entend-on dans la bande annonce de l’événement. Car oui, le Festival du film francophone d’Angoulême (FFA) a bien lieu, et il ouvre ses salles vendredi. Alors que la plupart des festivals ont été annulés à cause de la crise sanitaire liée au coronavirus, les cinéphiles pourront donc au moins se donner rendez-vous en Charente. Invité d’Europe 1, Dominique Besnehard, acteur et producteur, mais aussi co-créateur du FFA, a dépeint aux auditeurs le visage que prendra cette 13e édition, appelée "Édition 2020" prononcé ‘vingt-vingt ‘) "parce qu’il y a assez de malheurs".

Malgré l'annulation d'autres festivals, "on s'est dit 'on va y aller !'"

Parce que l’année 2020 est spéciale, il en sera de même pour le festival. "On a mis du temps à décider si on allait le faire ou pas", raconte Dominique Besnehard dans l’émission Culture Médias, évoquant notamment la référence qu’est le Festival de Cannes, annulé pour la toute première fois depuis la Seconde Guerre mondiale. Finalement, "au fur et à mesure des bonnes nouvelles du début du déconfinement, on s’est dit 'on va y aller !'". Et ils y vont, appuyés par le Centre nationale du cinéma CNC), "qui a fait un boulot important avec nous parce qu’il sentait bien qu’il n’y aurait pas d’autre vitrine pour le cinéma".

Effacer l’historique de Gustave Kervern et Benoît Delépine, Police d’Anne Fontaine, Adieu les cons d’Albert Dupontel… Au total, 60 films seront présentés, parmi lesquels "des films absolument extraordinaires", annonce Dominique Besnehard. "Le cinéma est en bonne santé dans toute sa diversité, et ce serait vraiment dommage de ne pas l’exposer au public".

Respecter les gestes barrières, et "redonner envie d'aller au cinéma"

Les organisateurs en sont bien conscients : le Covid-19 est toujours là. Et alors que le pays craint de voir déferler une deuxième vague de coronavirus, Dominique Besnehard l’affirme : les gestes barrières et la distanciation physique seront respectés. Pour cela, les séances doivent, cette année, être exclusivement réservées par internet.

Lors des séances, le masque est évidemment obligatoire. "On attendait 50% de la fréquentation par séance", précise l’invité d’Europe 1. "Maintenant, on est arrivé à 70%" poursuit-il, disant être au diapason de ce que leur dit la préfecture. Une préfecture qu’il dit être "à l’écoute", le FFA étant un événement important pour faire vivre l’économie locale, davantage en temps de Covid.

Alors que l’an dernier, le FFA a rassemblé quelque 40.000 spectateurs, Dominique Besnehard sait que cette édition n’aura pas la même ampleur. "On ne sera pas 40.000, mais on va essayer de respecter les mesures, mais surtout de redonner envie d’aller au cinéma", confie-t-il. "J’espère que les gens n’ont pas pris trop de mauvaises habitudes de regarder les plateformes sur la télévision, oublié que le cinéma, c’est dans les salles".