Daft Punk : dans "Society", une enquête sur "les dernières années de ce groupe hors-normes"

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Pauline Rouquette
Quelques mois après leur annonce choc, la séparation du duo Daft Punk fait l'objet d'une enquête de Society. Pourquoi tout arrêter en pleine gloire ? Est-ce vraiment définitif ? Invité d'Europe 1, Grégoire Belhost, co-auteur de "Daft Punk, This is the end", est revenu sur les coulisses de l'enquête.
INTERVIEW

Pourquoi le duo français de musique électronique le plus connu au monde s'est-il séparé, et n'est-ce pas simplement un coup de com' ? Après sa série sur l'affaire Dupont de Ligonnès, cet été le magazine Society consacre son enquête à la séparation de Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, annoncée en février dernier. Invité d'Europe 1, mercredi, Grégoire Belhost, journaliste et co-auteur de "Daft Punk, This is the end", est revenu sur les coulisses de l'enquête de Society.

"Comme si la boucle était bouclée"

"C'est un sujet sur lequel on travaille depuis depuis plusieurs mois avec mon collègue Raphaël Malkin". L'idée de cette enquête est née peu de temps après le 22 février, lorsque les Daft Punk ont diffusé la vidéo annonçant la fin du groupe. "On a voulu comprendre les dernières années de ce groupe hors-normes, le groupe français le plus connu et de loin le plus influent à l'international", explique Grégoire Belhost. "On a voulu raconter cette période des dernières années."

Lors des Grammy Awards, en 2014 à Los Angeles, Daft Punk rafle cinq prix, dont l'album de l'année, disque de l'année et meilleure performance pop. Alors pourquoi cette séparation, alors que le groupe se trouvait au sommet ? Dans son enquête Society formule deux hypothèses. "Peut-être qu'ils avaient l'impression, sur le plan artistique, d'être arrivés au bout de quelque chose avec leur dernier album, Random Access Memories, parce qu'ils faisaient jouer des musiciens funk et disco, les mêmes qu'ils aimaient sampler des années plus tôt", explique Grégoire Belhost. "C'est un peu comme si la boucle était bouclée avec ce disque."

Autre hypothèse intéressante, celle liée à l'évolution d'une industrie musicale dans laquelle ils n'auraient plus leur place. "C'est l'histoire d'un groupe qui avance dans une époque qui est en train de changer", poursuit le journaliste. "Les Daft Punk existent depuis presque 30 ans, et il est vrai qu'avec leur apparence de robot et le fait qu'ils créent de la musique électronique, ils ont toujours semblé être une forme d'incarnation du futur". Or, ces dernières années, les Daft Punk semblent avoir préféré regarder derrière eux. "L'exemple le plus frappant, c'est Random Access Memories, qui a quelque chose de vraiment nostalgique."

"Désormais, il faudra suivre leur trajectoire solo"

Cette séparation est-elle définitive ? Est-elle même réelle, ou peut-on espérer un coup de communication avant un potentiel retour ? "Même leurs proches ont été très surpris", répond Grégoire Belhost, ajoutant que les anciens collaborateurs interrogés pour l'enquête ont affirmé ne pas avoir eu vent de la nouvelle avant son annonce. "C'est un groupe étonnant, un groupe fascinant qui a toujours su se renouveler et qui a toujours su manier un peu le contrepied", poursuit-il. "Mais moi, je pense que le groupe est vraiment fini, il faudra désormais suivre leur trajectoire solo."

Mardi, l'Opéra National de Bordeaux a d'ailleurs annoncé l'arrivée prochaine d'un ballet dont la musique sera écrite par Thomas Bangalter. L'intégralité de ce nouveau spectacle intitulé Mythologies, et chorégraphié par le célèbre Angelin Preljocaj, sera mise au point par l'ancien Daft Punk.