Marie-Christine Desandre, présidente de Cinéo, groupement de cinémas privés et indépendants, n'envisage pas une réouverture des salles de cinéma avant la fin du mois de juin. (photo d'illustration) 1:20
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Ariel Guez
Au micro d'Europe 1, Marie-Christine Desandré, présidente de Cinéo, est revenue sur la situation critique des salles de cinéma en cette période de confinement. Elle explique que les réouvertures des cinémas ne se feront pas avant l'été et qu'elles s'accompagneront de gestes barrières, alors que l'industrie souffre et que l'aide de l'État est nécessaire pour que des établissements ne disparaissent pas. 
INTERVIEW

Quand les cinémas rouvriront-ils ? C'est la question que se posent tous les amoureux du septième art en France depuis le début du confinement pour tenter d'endiguer l'épidémie de coronavirus. Depuis le 17 mars, toutes les salles sont fermées et toute l'industrie du cinéma est en suspens. Invitée de Culture Médias sur Europe 1, Marie-Christine Desandré, présidente de Cinéo, groupement de cinémas privés et indépendants, est revenue sur cette situation critique, avec des pertes considérables pour certains établissements, et sur les pistes de réouverture des salles durant l'été.

"Il faudra se conformer à ce que le gouvernement nous obligera de faire"

"Nous sommes en ordre de marche pour ouvrir dès que ce sera possible", a commencé la présidente de Cinéo. Nous travaillons sur la mise en place de mesures de protections, de mesures barrières qui pourront donner confiance à nos spectateurs", explique Marie-Christine Desandré. En première piste de réflexion, une distribution de masques dans les salles de cinéma est envisagée. "On commence à commander. Les régions et certaines collectivités territoriales vont nous aider", affirme au micro d'Europe 1 la présidente de Cinéo.

Mais quelles que soient les mesures barrières, de distanciation sociale ou d'abaissement des jauges à l'entrée des cinémas, "il faudra se conformer à ce que le gouvernement nous obligera de faire au travers de fiches sanitaires", rappelle Marie-Christine Desandré, qui avance qu'une étude menée par la Fédération des cinémas sera livrée à la mi-mai pour la soumettre au gouvernement "de manière à avancer très rapidement" sur le sujet. 

Pas d'ouverture espérée des cinémas avant la fin du mois de juin

Car l'exécutif, comme l'a expliqué Edouard Philippe mardi à l'Assemblée nationale, va fonctionner par périodes de trois semaines. Pourtant, le temps presse pour le septième art. Dans le cas d'une réouverture à la fin du mois de juin, "on peut estimer que la perte approchera les 400 millions d’euros pour le secteur de l’exploitation", dans le cinéma privé, prévient Marie-Christine Desandré. "On n’a pas espoir de rouvrir avant", se désole la présidente de Cinéo.  

Et si réouverture il y a, l'idéal serait qu'elle soit au niveau national. Impossible, selon Marie-Christine Desandré d'avoir des cinémas qui ouvrent en Gironde pendant que ceux d'Alsace sont fermés. "Une salle de cinéma, c’est une chose, mais le nerf de la guerre ce sont les films que l’on va pouvoir projeter. Il sera impossible de pouvoir convaincre les distributeurs de films d'en sortir si l’intégralité des salles du territoire ne sont pas ouvertes", explique-t-elle au micro d'Europe 1. 

"Nous accompagner pour éviter les fermetures des cinémas les plus fragiles"

Mais des réouvertures locales, si les distributeurs jouent le jeu, satisferaient beaucoup de monde. Les cinémas que représente Cinéo touchent des aides publiques destinées aux entreprises, mais Marie-Christine Desandré préconise de "rouvrir les cinémas dès qu’il sera raisonnable de les rouvrir". "Et d’ici là de nous accompagner pour éviter les fermetures des plus fragiles", conclut-elle.