Coronavirus : pour André Comte-Sponville, "il arrive qu’on choque et ce n’est pas bien grave"

Le philosophe André Comte Sponville avait alerté sur le risque d'une privation de liberté pendant le confinement.
Le philosophe André Comte Sponville avait alerté sur le risque d'une privation de liberté pendant le confinement. © AFP
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Léa Leostic , modifié à
Pendant le confinement, le philosophe André Comte-Sponville avait défendu l’idée au micro d’Europe 1 que la liberté devait primer sur la santé. Invité de l’émission d'Isabelle Morizet, "Il n'y a pas qu'une vie dans la vie", samedi, il est revenu sur ses propos polémiques. 
INTERVIEW

"Pas question que l'on nous enferme indéfiniment pour une maladie", avait clamé André Comte-Sponville le 19 avril dernier dans la matinale d’Europe 1. L’auteur du Petit traité des grandes vertus (Seuil) avait notamment alerté sur les risques d’une privation de liberté prolongée : "il faut défendre notre liberté !".

"Tous les morts ne se valent pas"

Samedi, près d’un mois après le déconfinement, André Comte-Sponville revient sur son coup de gueule, au micro d’Isabelle Morizet. "Certains en ont conclu, à tort, que je voulais qu’on laisse les vieux sans soins. Il n’en est évidemment pas question ! Mais en même temps, le confinement pose des problèmes terribles : on nous annonce une crise économique encore plus grave que celle de 1929, ça m’inquiète pour le sort des jeunes d’aujourd’hui", explique-t-il.

"J’ai osé dire que tous les êtres humains sont égaux en droit et en dignité, mais que toutes les morts ne se valent pas. Je pense qu’il est plus triste de mourir à 20 ou 30 ans, que de mourir à 68 ans (son âge, ndlr) ou 90", poursuit le philosophe, qui ajoute que le Covid-19 "tuait essentiellement des vieux, des gens de mon âge".

"J’ai osé dire que je me faisais davantage de soucis pour l’avenir de mes enfants et des jeunes en général, que de ma santé de presque septuagénaire. Il arrive qu’on choque et ce n’est pas bien grave", a conclu André Comte-Sponville.