Incendie fixé dans l'Aude : les agriculteurs préconisent le maintien de vignes «coupe-feu» pour limiter la propagation des feux
Le bilan est lourd dans le département, avec plus de 17.000 hectares de végétation qui sont partis en fumée. Mais les conséquences auraient pu être encore plus dramatiques sans certaines vignes qui ont agi comme un "coupe-feu" pour ralentir les incendies.
Au milieu des forêts calcinées, des champs de cendres. Après le terrible incendie dans l'Aude qui a brûlé plus de 17.000 hectares de végétation, c'est un paysage de désolation qui est offert aux habitants. Certaines parcelles ont résisté et les vignes, elles, ont certainement permis d'éviter le pire.
Une "absence de combustible" dans la vigne
"Les vignes ont protégé le village. S'il n'y avait pas les vignes autour de cette commune de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, le village aurait été brûlé à 90%", assure Olivier Verdale, viticulteur dans la région et président de l'appellation Corbières.
Son exploitation a subi de nombreux dégâts, mais elle a aussi fait son travail de coupe-feu. "Son job, c'est d'être le retardant pour les pompiers parce que c'était de la terre et cela fait office de pare-feu. Même si la vigne a subi des dommages, on voit quand même que le feu s'est arrêté là, il n'est pas allé plus loin", poursuit-il.
Ce sont les propriétés particulières des pieds de vigne qui ont permis de protéger les incendies, selon la viticultrice Émilie Verdale : "C'est la présence d'eau dans les feuilles et dans les baies, et en plus de ça, il y a une absence de combustible dans la vigne, à laquelle il faut ajouter l'entretien du vigneron. Il n'y a pas de paille facilement inflammable, c'est de la terre, elle ne va pas brûler", a-t-elle détaillé.
Pour ces agriculteurs, il est primordial de conserver des vignes dans les Corbières en proie à la sécheresse. L'an dernier, 5.000 hectares de vignes ont été arrachés dans l'Aude.