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Théo Maneval, édité par Ugo Pascolo
Les 150.000 camions de la chaîne du froid française se préparent à planifier l'acheminement des millions de doses de vaccin contre le coronavirus. Un défi de taille, même pour cette puissante filière, au vu de l'ampleur du trafic, qui reste pour l'heure difficilement quantifiable avec précision. 

La filière du transport routier frigorifique se prépare. Alors que la Haute Autorité de Santé (HAS) a dévoilé lundi ses recommandations pour la stratégie vaccinale en France contre le coronavirus, c'est désormais la question de la logistique qui se pose. Car une fois les vaccins achetés aux différents laboratoires, il va falloir les rendre accessibles aux Français, tout en les transportant parfois à -70 degrés Celsius. Si la France à l'une des filières de chaîne du froid parmi les plus développées au monde, avec 150.000 camions, c'est un défi de taille qui attend le secteur. 

Une filière habituée aux températures extrêmes...

Mais les professionnels l'assurent, ils sont prêts. "On a déjà le matériel", explique au micro d'Europe 1 Gérald Cavalier, patron de Cémafroid, entreprise qui certifie les frigos des camions réfrigérés. "Dans ces véhicules, on peut mettre une température de -20 degrés Celsius et transporter à -70 degrés Celsius." D'autant que la filière est habituée à ces transports dans des températures extrêmes, elle le fait d'ailleurs déjà tous les jours. "Pour les crèmes glacées c'est -20°, pour le thon -70°", explique-t-il. 

Reste que la grosse différence entre les poissons et les doses de vaccin est avant tout l'ampleur du trafic. Une donnée encore inconnue, puisque le nombre précis de doses à transporter reste encore à déterminer. Mais avec 1 camion frigorifique pour 450 habitants, la France est 26 fois mieux dotée que la Chine par exemple. Il n'y aura donc pas de rupture, promet Jean-Eudes Tesson, président de la Chaine Logistique du Froid. 

... qui a besoin d'informations précises rapidement

Mais il demande en revanche au gouvernement de préciser au plus vite les lieux de stockage et de vaccination. "Ce n'est pas la même chose de livrer un médecin généraliste dans un petit village qu'un gros hôpital, on ne va pas utiliser un semi-remorque ! C'est pour cela qu'il nous faut des informations précises dans les jours qui viennent."

En attendant, ce qui se dessine pour la première phase, c'est un transport jusque dans les principaux hôpitaux puis une redistribution vers les Ehpad dans des véhicules de moindre envergure. Un système qui devrait permettre de commercer la première phase de vaccination sur les seniors, comme le recommande la HAS.