Certains Français refusent de faire le test contre le coronavirus. 1:30
  • Copié
Virginie Salmen, édité par , modifié à
Alors que la pandémie progresse dans le pays, certains Français ne comptent pas aller se faire tester par peur de perdre leur emploi. Europe 1 a tendu le micro à ces artisans, indépendants ou membres des professions libérales.
REPORTAGE

Avec la recrudescence de cas de coronavirus, de longues files d'attente, parfois interminables, se forment devant les laboratoires d’analyse. A l’inverse, certains Français refusent catégoriquement d’être testés, même s’ils ont côtoyé des personnes contaminées, par peur de perdre leur travail. Europe 1 a interrogé ces travailleurs, pour la plupart du temps des artisans, des indépendants ou des professions libérales.

La crainte d’une perte de salaire

Stéphanie, responsable des ressources humaines d’un groupe de cafés-restaurants, l’avoue sans détours : faire le test, c’est risquer de perdre son travail ou au moins une partie de son salaire. "Je n’irai pas me faire tester même si je devais le faire à cause de gens testés positifs, pour la simple et bonne raison que mes enfants devraient rester à la maison", assure-t-elle.

 

"Je ne pourrais alors pas aller travailler et j’aurais une perte de salaire, parce que la société pour laquelle je travaille ne fait pas de complément de salaire." 

"Ce n’est pas possible de fermer le restaurant, économiquement c’est la mort"

Pour certains patrons de petite entreprise, aller se faire tester est inimaginable. Jean Dufour, qui dirige un petit restaurant dans l'Essonne, a déjà perdu 70.000 euros pendant le confinement et n’imagine pas un seul instant fermer son établissement. "Si j’ai des symptômes j’irais me faire tester, mais je le garderais pour moi. Je vais dire que j’ai des symptômes du coronavirus, et donc je vais fermer mon établissement ?", demande-t-il. "On va se reconfiner individuellement sous prétexte qu’on est testé positif, comme si on avait la peste ? Ce n’est pas possible de fermer le restaurant. Économiquement, c’est la mort", affirme-t-il.

Si le restaurateur est positif, il assure tout de même qu’il portera le masque "à 200%". Et il estime qu’en se lavant les mains sans arrêt, dans son métier, il ne fera pas courir de risque aux autres.