Les élus regrettent que les mesures du plan de relance ne soient pas adaptées aux quartiers populaires. 1:31
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Antoine Terrel avec Caroline Baudry et AFP , modifié à
Dans un appel à Emmanuel Macron, quelque 150 élus lancent un "appel au secours" au président de la République en faveur des quartiers défavorisés. Et demandent qu'1% des 100 milliards d'euros du plan de relance soient consacrés aux "territoires en décrochage". 

C'est un "appel au secours" qu'ont lancé vendredi quelque 150 élus à Emmanuel Macron. Alertant sur l'aggravation de la "détresse sociale et économique" depuis le début de la crise du coronavirus dans les quartiers les plus défavorisés, ces maires et président d'agglomérations de tout bord demandent notamment au président de la République de consacrer 1% des 100 milliards d'euros du plan de relance, soit un milliard, aux "territoires en décrochage. 

Car selon les signataires, qui représentent 10 millions de personnes, les villes et quartiers populaires restent un angle mort du plan de relance, tandis que la pauvreté y augmente fortement. Une aggravation de la situation que constate Serge Malet, des Restos du Coeur, en Ile-de-France. "Entre cette campagne d'été 2020 et notre campagne d'été 2019, on a, sur la Seine-Saint-Denis, un accroissement de la population accueillie de l'ordre de 36%", explique-t-il à Europe 1, insistant notamment sur le cas des familles monoparentales. "Là, on bascule en quelques jours d'une situation qui était encore acceptable à une situation de forte précarité."

"On a une augmentation des demandes de RSA, du nombre de personnes qui vont à la banque alimentaire, du nombre de demandes de logements sociaux", abonde Frédéric Leturque, maire d'Arras, dans le Pas-de-Calais, pointant une "dégradation du contexte social". Selon lui, c'est bien Emmanuel Macron "qui peut donner cette impulsion, cet équilibre". 

"Adapter les mesures aux quartiers populaires"

Car les maires, en première ligne sur le terrain, déplorent que les mesures du plan de relance ne sont pas les plus adaptées à la situation des quartiers populaires. "Les amortisseurs proposés par le gouvernement touchent très peu les habitants des quartiers populaires", assure sur Europe 1 Olivier Klein, maire DVG de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, plaidant notamment pour un retour des emplois aidés. Il faut "renforcer et adapter" les mesures aux quartiers populaires, insiste-t-il. 

Les élus estiment que ce "1% solidarité" permettra d'abonder prioritairement plusieurs fonds : pour "les associations oeuvrant pour la jeunesse et les publics en difficulté", "la création de comités locaux de solidarité" et de "maisons médicales et de centres de santé" dans les villes les plus pauvres, ainsi que "la mobilisation des acteurs de l'emploi". Il donnerait lieu également à la création de 7.000 postes de médiateurs, au développement d'un plan national de lutte contre l'illettrisme et l'illectronisme (illettrisme numérique, ndlr) ou encore au renforcement des programmes d'éducation aux médias et au numérique dans les collèges et lycées.