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Marine Portais, édité par Mathilde Durand
Pour soulager la pression sur les hôpitaux publics, les structures privées répondent présent. Sur l'ensemble du territoire, 2.000 lits de réanimation sont ouverts pour accueillir des patients atteints du Covid-19. Une capacité qui pourrait doubler, mais pas sans efforts de la part des soignants. 

Les hôpitaux publics et privés se serrent les coudes face à la troisième vague de l'épidémie de Covid-19. Une coopération "exemplaire", estiment le directeur de l'ARS Ile-de-France, Aurélien Rousseau et le directeur de l'AP-HP, Martin Hirsch. Dans la région francilienne, 35% des patients en réanimation sont actuellement pris en charge par des structures privées, contre 30% lors de la première vague. Sur l'ensemble du territoire, 2.000 lits de réanimation sont ouverts dans les établissements privés. Ces derniers se disent prêts à en libérer encore, en cas de besoin.

 

Transférer des soignants

La capacité d'accueil pourrait même être doublée, de 2.000 à 4.000 lits de réanimation, assure Lamine Gharbi, président de la fédération de l'hospitalisation privée. Mais pas sans efforts. "Il faut savoir que cela se fera dans la difficulté", confie-t-il néanmoins. "L'ensemble du personnel médical est fatigué et sous tension depuis un an."

Une des solutions, selon lui : "Que les territoires qui sont moins touchés puissent mobiliser du personnel, des salariés et des médecins, pour aider les territoires touchés", ajoute Lamine Gharbi.

Une perte d'argent 

Transférer des soignants au bon endroit, des cliniques de la Marne, par exemple, sont prêtes à le faire. Mais libérer du personnel et des lits a une contrepartie : la déprogrammation massive d'opération. Ce qui représente une perte d'argent colossale pour les structures privées, au nombre de 1.030 en France, mais aussi pour les soignants qui y travaillent.

"Lorsque dans le privé on déprogramme, cela veut dire qu'il y a des chirurgiens qui arrêtent de travailler et qui n'ont plus de revenus. Donc il y'a une baisse de revenus pour la clinique et pour les médecins", explique Bruno Leray, président du Directoire du Groupe Courlancy, qui gère 3 cliniques privées à Reims. "Mais au-delà de tout, on est là pour soigner les patients ! Donc bien sûr qu'on le fera, et les chirurgiens l'accepteront."

Les médecins devront décider rapidement des interventions à déprogrammer car les Agences régionales de santé devraient demander encore du renfort pour soulager les hôpitaux publics. Jeudi soir, le nombre de malades en réanimation s'élevait à 4.709, soit 408 entrées de patients au cours des dernières 24 heures.