Philippe Amouyel, 2:19
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Manon Fossat , modifié à
Alors que le Premier ministre a envisagé ce mercredi de fermer certains établissements plus tôt afin de freiner l'épidémie de coronavirus, Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, a jugé sur Europe 1 que ces restrictions devraient être très ciblées et accès sur la vaccination.
INTERVIEW

Le Premier ministre Jean Castex a pris la parole dans le journal de 13 heures de TF1 pour détailler les modalités d'application du pass sanitaire, entré en vigueur ce mercredi dans les lieux de culture et de loisirs accueillant plus de 50 personnes. "Dans la 4e vague, on y est", a reconnu le Premier ministre, alors que le nombre des contaminations a bondi de 140% en une semaine dans le pays. Il a également mentionné de potentielles fermetures d'établissements plus tôt afin de freiner l'épidémie dans certains départements. Pour le professeur de santé publique au CHU de Lille, Philippe Amouyel, l'exécutif va avoir du mal à imposer de nouvelles restrictions à la population au niveau national et va devoir cibler ses mesures. 

"Nous ne sommes plus du tout dans la même situation que lors des vagues précédentes où l'on n'avait pas d'autres outils que des mesures restrictions. Désormais nous avons la vaccination. L'enjeu est donc de faire de la restriction localisée, là où sont les foyers, mais surtout d'avoir une politique proactive. Grâce à la vaccination mais aussi au pass sanitaire, qui diminue la circulation du virus", a-t-il assuré dans Europe Soir. 

Prendre des mesures "ciblées"

Selon lui, il est donc important de prendre le problème de façon ciblée. "Il y a des poussées épidémiques particulièrement importantes dans certains départements et si on les laisse courir, on risque d'avoir des retombées précoces sur les vacances. Comme cela a été fait dans les Landes avec une vaccination réactive, il faut prendre des mesures localisées pour endiguer l'épidémie", a poursuivi Philippe Amouyel.

C'est la première fois depuis début mai que le seuil de 20.000 contaminations par jour est dépassé. Le Premier ministre a souligné pour sa part que 96% des personnes contaminées recensées mardi n'étaient pas vaccinées. Jean Castex a donc lancé "un défi collectif" à la population afin d'atteindre les "huit millions de vaccins" administrés dans les deux prochaines semaines. Désormais, l'objectif du gouvernement est en effet d'atteindre 50 millions de primo-vaccinés fin août, et non plus 40 millions, grâce à l'ouverture de 5 millions de nouveaux rendez-vous "dans les 15 jours".