Didier Deschamps 0:42
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avec AFP , modifié à
Peu après sa prolongation à la tête de l'équipe de France de football jusqu'en 2026, le sélectionneur Didier Deschamps a accordé une première interview à la presse. Le tacticien reconduit minimum jusqu'au prochain Mondial évoque la "confiance" de la Fédération française, et se dit convaincu qu'il reste "de belles choses à faire" en Bleus.

Quatre ans de plus avec les Bleus. Le sélectionneur Didier Deschamps a été prolongé à la tête de l'équipe de France de football ce samedi jusqu'en 2026, année du prochain Mondial. Une décision prise par le président de la Fédération française, Noël Le Graët, qui avait laissé le choix au tacticien de pouvoir continuer l'aventure en cas de demi-finale minimum lors de la dernière Coupe du monde. À peine reconduit dans ses fonctions, Didier Deschamps a accordé un entretien à la presse ce samedi.

Quel est votre premier sentiment après cette prolongation ?

"C'est un immense plaisir pour moi. Vous savez la considération que j'ai pour l'équipe de France. Je la considère au-dessus de tout et c'est la plus belle chose qui me soit arrivée, que ce soit lors de ma première vie en tant que joueur ou la deuxième en tant que sélectionneur. Ce n'est que du bonheur ce que l'on a vécu là-bas (au Mondial 2022, ndlr), sauf la fin et ce dénouement cruel. Mais à partir du moment où l'envie et la détermination sont à leur maximum et que mon envie est partagée par mon président, cela aboutit à cette décision qui me fait énormément plaisir."

Avez-vous hésité ?

"Non. Je n'ai pas eu à hésiter. Comme je le fais après chaque grande compétition, j'avais besoin d'un peu de temps et de recul pour l'analyse et la réflexion. Si j'avais eu des hésitations, je ne serais pas là aujourd'hui."

Était-ce important pour vous de signer une prolongation de quatre ans ?

"C'est une marque de confiance très importante de pouvoir avoir un contrat jusqu'en 2026. Mais tout se fait par étapes, il y a une exigence de résultat, l'attente est toujours importante avec les qualifications pour l'Euro 2024 qui vont arriver. Je ne me projette pas sur la prochaine Coupe du monde, il y aura d'autres rendez-vous avant mais c'est surtout une marque de confiance même si je n'en manquais pas avant."

Le potentiel exceptionnel des joueurs français a-t-il pesé dans votre envie de continuer ?

"Si je suis encore là aujourd'hui avec le parcours que l'équipe de France a réalisé depuis dix ans, c'est en raison de la qualité des joueurs. Il y a un réservoir. J'ai bien conscience d'avoir un vivier et un potentiel de joueurs de haut niveau. Mais il y a d'autres sélections qui en ont aussi. Tous les pays travaillent bien et le haut niveau est très difficile et est impardonnable. Mais malgré les difficultés et les impondérables avant et pendant (le Mondial, ndlr), le groupe de joueurs qui était à Doha avait beaucoup de qualités et de talent, avec des cadres qui ont bien joué leur rôle et des jeunes. Cela a donné un groupe très compétitif qui a dégagé une force incroyable et une unité qui se sont retrouvées sur le terrain. C'est un privilège d'avoir autant de joueurs susceptibles de porter le maillot de l'équipe de France."

N'avez-vous pas peur de l'usure ?

"C'est une question que certains se sont posés avant. Le très haut niveau a des exigences très élevées et dans ma tête, ce n'est pas de continuer pour continuer. Si je continue, c'est que je suis convaincu qu'il y a de belles choses à faire et que j'ai toute l'énergie pour le faire. Mais ce n'est pas pour faire un copier-coller. Les situations ne sont jamais les mêmes, les joueurs non plus. Avec mon staff, on parle énormément avec eux. C'est important d'avoir une relation de confiance qui permet d'appréhender des problématiques avec eux, parfois privées aussi. La continuité dans un climat de confiance, c'est très important."

Au niveau des joueurs, faut-il s'attendre à du renouvellement ?

"C'est difficile de vous répondre. J'aurais des échanges avec les joueurs. Après, il y a toujours la concurrence qui est là. La vérité de la Coupe du monde ne sera pas celle du mois de mars, je ne sais pas non plus quels joueurs seront disponibles en mars. La situation n'est pas figée. On a un regard périphérique avec le staff. Les joueurs ont eu peu de temps pour souffler et on s'est remis nous aussi à les suivre. On a un mois de mars solide avec une phase de qualification qui n'est jamais un long fleuve tranquille. Il ne faut jamais s'endormir sur nos lauriers et avoir toujours la même exigence pour atteindre notre objectif qui est de nous qualifier pour l'Euro".