Didier Deschamps était l'invité de Cyrille de La Morinerie sur Europe 1 11:27
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Cyrille de la Morinerie , modifié à
Présent à Nice pour le tirage au sort de la prochaine Ligue des Nations, qui a vu l’équipe de France être plutôt épargnée, le sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, a accordé un entretien à Europe 1. Une interview à retrouver en intégralité ce vendredi soir dans Europe 1 Sport avec Lionel Rosso.
INTERVIEW

Europe 1 a pu s'entretenir avec le sélectionneur de l'équipe de France de football, Didier Deschamps. Ce dernier a accepté de livrer quelques confidences. Dans un entretien exceptionnel, Didier Deschamps a évoqué Kylian Mbappé, Karim Benzema et la coupe du monde au Qatar qui débute dans un an (du 21 novembre au 18 décembre 2022). Malgré l'élimination des Bleus en huitièmes de finale de l'Euro 2020, il dresse un bilan positif de l'année 2021.

Est-ce que vous, à un moment donné, Didier Deschamps, avez douté ? Vous êtes-vous dit : On va dans le mur ? 

Non, je ne peux pas douter. Si je veux transmettre, la pire des choses serait de douter. Je connais trop bien le football. Tout peut arriver très vite. Maintenant, je ne vous cache pas que je préfère qu'on maîtrise et qu'on ne se retrouve pas dans ces situations-là. Le match contre la Belgique (3-2, le 7 octobre) prouve bien que cette équipe de France a, au-delà de la qualité et du talent, un état d'esprit et cette capacité de compétiteur, et, en étant en pleine possession de ses moyens, gagner encore un titre. L’année a été très riche, puisqu'il n'y a jamais eu une année où on a eu autant d'objectifs. On en avait trois, donc, comme vous le savez, c'est factuel. On en a atteint deux, à savoir la qualification pour la prochaine Coupe du monde qui est quelque chose de vital pour le football français. Et puis, un nouveau titre à travers la Ligue des Nations. Avec au milieu, c'est-à-dire cet été, une élimination prématurée de l'Euro qui a amené beaucoup de déception, mais qui n'a pas empêché l'équipe de France de bien rebondir ou très bien rebondir les mois suivants.

Karim Benzema a été condamné à un an de prison avec sursis dans l'affaire de la sextape. L'attaquant a fait appel. Allez-vous encore le sélectionner ?

J'ai toujours eu une position ferme par rapport à ça. Une décision de justice, ça ne se commente pas et il faut l'accepter. A partir du moment où Karim a décidé de faire appel, cet appel est suspensif. Donc il faudra attendre la décision de justice. Déjà, sur la première décision, ça a mis beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps. Je ne vais pas dire trop de temps, mais ça a mis beaucoup de temps. À partir du moment où il a décidé de faire appel, c'est qu'il trouve que cette décision est trop dure et certainement injuste pour lui. Donc, écoutez, vous me poserez la question en temps voulu. Mais la situation est claire aujourd'hui. D'abord, il y a la position de la Fédération et de mon Président, qui est essentielle, à savoir que Karim est sélectionnable. Donc, à partir de là, ça reste un joueur sélectionnable. Mais comme je n'ai pas de sélection à faire avant le mois de mars, c'est valable pour tout le monde. 

"Kylian peut faire des choses qui sortent de la normalité"

On va parler maintenant de Kylian Mbappé. Sept buts et quatre passes décisives cette saison avec l'équipe de France, c'est une année incroyable pour lui.

Il affole les compteurs en termes de statistiques et ce n'est pas fini. Il est encore jeune, mais bon, il a toujours eu cette exigence avec lui-même. Parfois, ils peuvent avoir une période où l'efficacité est moins présente. Mais ça peut arriver à lui comme à tous les joueurs. Ça a été le cas cet été. Mais Kylian met la barre tellement haut à chaque fois (qu'il est difficile de se contenter du minimum). Quand il met des triplés, on s'attend à ce qu'il en mette à chaque match aussi. Donc il a cette capacité aujourd'hui, en gagnant évidemment en maturité et en expérience, de faire des choses qui sortent de la normalité. Mais tant mieux, il est français. Je ne vais pas me plaindre.

Il n'a plus que six mois de contrat avec le PSG. Il est annoncé du côté du Real Madrid. Il vous a demandé votre avis ? 

Non. Après, je peux discuter avec les joueurs. Il a suffisamment de personnes autour de lui qui sont là pour le conseiller. Tout au plus je peux donner un avis mais je ne suis pas à sa place. Il est tranquille et serein par rapport à cette situation. Mais comme beaucoup d'internationaux ,et non des moindres, qui se retrouvent dans cette situation aujourd'hui de fin de contrat, ils auront des choix à faire. Comme ils sont en fin de contrat, ils peuvent le faire dès janvier ou plus tard. 

On va parler de la Coupe du monde au Qatar. Vous êtes qualifiés avec cette équipe de France pour aller défendre votre titre.

Ce statut de champion du monde sortant est forcément lourd. Quand je regarde un peu l'historique des tenants du titre, ça ne s'est pas souvent bien passé. On ira avec l'esprit compétiteur et l'ambition qui doit être la nôtre. Et avant d'y arriver, évidemment, on aura pas mal de matchs qui nous serviront de préparation. Mais malheureusement, là aussi, notre aberration c'est que les championnats s'arrêtent huit jours avant le début de la Coupe du monde. Ce qui veut dire aucune prépa, aucun matchs amicaux. On est obligé de s'adapter.