Ligue des champions : après l'exploit de Lyon face à City, Bruno Genesio a-t-il sauvé sa tête ?

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Bruno Genesio a tenté un coup en titularisant Pape Cheikh Diop et Maxwel Cornet. © Paul ELLIS / AFP
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La victoire de Lyon contre Manchester City (2-1) est d’abord celle de l’entraîneur Bruno Genesio. Très critiqué depuis le début de la saison, il s’offre ainsi un grand bol d’air. Mais jusqu’à quand ?

Alors que planait la menace d’une fessée, Lyon a finalement réalisé l’exploit mercredi soir, en s’imposant sur la pelouse de Manchester City (2-1), en Ligue des champions. Mal en point en championnat, les coéquipiers d’un grand Nabil Fekir ont su se hisser à la hauteur de l’événement pour faire tomber le champion d’Angleterre. Et si la performance des joueurs est à souligner, cette victoire est surtout celle d’un homme : Bruno Genesio. Violemment critiqué pour son manque de résultats à l’OL et son fond de jeu limité, l’entraîneur des Gones a réalisé le coup tactique parfait. De quoi sauver sa tête, réclamée par les supporters lyonnais ?

"Oui, Genesio a prouvé qu’il connaît parfaitement son équipe"

Par Clément Lesaffre, journaliste à Europe1.fr

"Ironiquement surnommé "Pep" en référence à Pep Guardiola, le génial entraîneur de… Manchester City, Bruno Genesio est sorti gagnant de ce duel et prouvé qu’il connaît parfaitement son équipe. Il a eu le culot de tenter un coup en alignant une équipe jeune (24 ans de moyenne d’âge pour le onze titulaire) et en reléguant deux piliers, Lucas Tousart et Bertrand Traoré, sur le banc. À la surprise générale, Genesio a offert leur chance à Maxwel Cornet, pas loin d’un départ cet été, et surtout à Pape Cheikh Diop, qui n’a joué que 90 minutes en Ligue 1 depuis le début de la saison.

Un double pari risqué mais totalement payant. Auteur de l’ouverture du score, Maxwel Cornet a brillé par son travail défensif, infatigable soutien de Rafael pour contenir les assauts de City dans le couloir gauche. Quant à Pape Cheikh Diop, s’il n’a pas été parfait, il est le Lyonnais qui a récupéré le plus de ballons (10) et n’a jamais cessé de presser ses adversaires directs. Outre le choix des joueurs, Bruno Genesio a également sorti un grand match tactique en aérant son jeu offensif avec un 4-4-1-1 inédit, qui a permis à Nabil Fekir d’exploiter son plein potentiel (un but et une passe décisive).

Le crédit de ce résultat revient donc en grande partie à Bruno Genesio. Est-ce que cela suffira à le faire revenir en grâce auprès des supporters mécontents ? Certainement pas. Une défaite contre Marseille dimanche remettrait immédiatement une pièce dans le juke-box à critiques. La victoire à City ouvre également les portes des huitièmes de finale à l’OL et une élimination au premier tour ferait tâche sur le bilan de Genesio. Mais en attendant, l’exploit de l’Etihad Stadium lui offre un grand bol d’air."

"Non, la route est encore longue pour faire taire tous les sceptiques"

Par Julien Froment, journaliste à Europe 1

"Le retentissant exploit de l’Olympique Lyonnais à Manchester City va bien évidemment donner plus de sérénité à Bruno Genesio dans les jours à venir. Comme un totem d’immunité qui le protège de toute critique. Mais comme il l’a très bien souligné quelques minutes après la rencontre,  "dans le football, tout va très vite, un match, deux matches, quatre matches, tout est remis en cause […] Un peu de mesure !" Une analyse qui va dans les deux sens.

Oui le "Pep Guardiola du Rhône" a réalisé un grand coup tactique face à une des références européennes, oui Lyon est le premier club français à venir s’imposer à l’Etihad Stadium, mais le plus dur commence désormais. Il faudra réitérer les mêmes performances dans les matches dits "lambda", face à des adversaires de moindre calibre, sans quoi les critiques repartiront de plus belle.

Car après avoir vu leur club maîtriser un des favoris de la Ligue des champions, les supporters lyonnais sont désormais en mesure d’attendre plus de leur équipe… et de leur coach. La route est encore longue pour faire taire tous les sceptiques, Bruno Genesio en est conscient. Cela fait "deux ans que je suis dans les cordes", a-t-il lui-même rappelé après le match."