La rencontre Bordeaux-Rodez a été interrompue après l'agression d'un joueur de Rodez sur la pelouse 6:55
  • Copié
/ Crédit photo : THIBAUD MORITZ / AFP
Les Girondins condamnés à rester en Ligue 2 ? Après l'interruption vendredi du chaotique match Bordeaux-Rodez, le club bordelais plaide sa cause lundi devant la Ligue de football professionnel (LFP), une procédure disciplinaire décisive pour valider le classement final de la deuxième division. Invité d'"Europe 1 Sport", Guy Roux a pointé la responsabilité du club.

Quelle sanction va écoper Bordeaux. La commission de discipline de la Ligue de football professionnelle doit se réunir ce lundi à la mi-journée pour statuer du sort qui sera attribué aux Girondins après l'agression d'un joueur vendredi soir par un supporter lors du match contre Rodez. Après l'ouverture du score des Ruthénois sur la pelouse des Girondins, un supporter de Bordeaux s'est introduit sur la pelouse et a bousculé le buteur de Rodez, Lucas Buades, qui s'est effondré au sol, "commotionné" selon l'arbitre de la rencontre. Ce dernier a ensuite interrompu définitivement le match. Le score de 1-0 pour Rodez avait alors plusieurs conséquences au classement : la promotion en Ligue 1 de Metz, 2e, au détriment de Bordeaux, 3e; et la relégation d'Annecy, 17e, doublé par Rodez, 16e.

La LFP aura ainsi entre ses mains le sort de plusieurs clubs et sa décision sera scrutée dans tous les coins de l'Hexagone. Metz accompagnera-t-il Le Havre en Ligue 1 ? Annecy sera-t-il relégué en National aux côtés de Dijon, Nîmes et Niort ? Rodez sera-t-il sauvé ou faudra-t-il rejouer le match ?

"Équité sportive"

Après cette situation chaotique et inédite dans le championnat de Ligue 2, l'ancien dirigeant auxerrois Guy Roux a déclaré être "stupéfait" par la scène qui s'est produite. Selon lui, "les clubs doivent faire attention. Il faut avoir des gens spécialisés dans la sécurité." Un avis partagé par Grégory Schneider qui estime que les clubs "sont responsables de ce qu'il se passe dans le stade."

En mauvaise posture, le club girondin compte toutefois bien "faire valoir tous (ses) droits, ainsi que ses droits en appel", comme l'a annoncé son président Gerard Lopez dès vendredi soir. En clair, il compte demander aux instances de faire rejouer la rencontre "au nom de l'équité sportive", comme le décrit une source proche du club. La proposition est évidemment partagée par l'équipe d'Annecy, qui espère encore se maintenir à la faveur d'une défaite ou d'un match nul de Rodez.

"Pas de bonnes solutions"

Le moindre point de pénalité condamnerait Bordeaux à rester en Ligue 2, alors que ce club historique du championnat espérait beaucoup d'une remontée en Ligue 1 pour assainir ses finances après avoir évité de peu le dépôt de bilan l'été dernier. Pour Rodez, un match à rejouer serait un scénario catastrophe, car seule une victoire pourrait sauver le club d'une relégation en National. Mais pour Guy Roux, quelque soit la décision finalement prise, "il n'y a pas de bonnes solutions". Car pour l'ancien dirigeant d'Auxerre, "il va falloir choisir entre plusieurs mauvaises solutions. Cela concerne Annecy qui va en dépendre. Quelque soit la solution prise, elle fera des gens lésés."

Depuis les faits, Lucas Buades, le joueur agressé, fait l'objet selon son club de "menaces odieuses" sur les réseaux sociaux depuis la bousculade, menaces qui "ne resteront pas sans suite". Selon le parquet, Lucas Buades a été examiné par un médecin légiste qui a établi une incapacité de travail (ITT) d'une journée. Le joueur a porté plainte, de même que les clubs de Rodez et Bordeaux. L'agresseur présumé a été déféré dimanche avec demande de contrôle judiciaire et sera jugé en correctionnelle en novembre.