Ligue 1 : le PSG va-t-il (encore) fausser la fin de championnat ?

© Anne-Christine POUJOULAT / AFP
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Idèr Nabili , modifié à
De nouveau défait à Nantes (3-2), mercredi soir, le PSG n'est toujours pas officiellement champion de France. Son relâchement à l'approche du titre interroge.

C'est devenu une triste habitude. Chaque saison, quand le PSG est assuré ou presque de s'adjuger le trophée de champion de France, le club de la capitale se relâche et enchaîne les résultats décevants. Les équipes qu'il affronte en fin de saison ont, par conséquent, plus de chances de prendre des points que les équipes affrontant le PSG en plein cœur de l'hiver. Forcément, les luttes pour l'Europe ou le maintien semblent alors faussées. Cette saison, Strasbourg (2-2), Lille (5-1) et Nantes (3-2) en ont déjà profité.

Depuis deux ans, Caen peut dire merci à Paris

Ces deux dernières saisons, Paris a joué au petit trot à partir du moment où sa position au classement était figée. Dès le titre de champion de France acquis, l'an dernier, le PSG avait enchaîné les mauvais résultats. Le club de la capitale avait fini la saison avec quatre matchs sans victoire, dont trois matches nuls. Lors de l'ultime journée, le 0-0 concédé à Caen avait permis aux Normands de prendre le point décisif du maintien. La défaite parisienne face à Rennes avait également permis aux Bretons d'accrocher la cinquième place, synonyme de qualification pour la Ligue Europa. Il y a deux ans, le PSG, alors assuré de finir deuxième, concédait un match nul étonnant au Parc des Princes, toujours face à Caen, lors de la dernière journée, qui avait permis aux Normands d'assurer là encore leur maintien.

"Quand on est une équipe comme le PSG, il faut déjà se respecter soi-même"

Alors lorsque la saison dernière, le TFC, victime collatérale du relâchement parisien, a été envoyé en barrages à cause du point pris par Caen, certains Toulousains se sont agacés. À l'issue de la rencontre, sur RMC, Max-Alain Gradel avait affirmé "que quand on est une équipe comme le PSG, qui aspire à montrer l'exemple et gagner la Ligue des Champions, il faut déjà se respecter soi-même". "Franchement, ils n'ont pas respecté le football", avait ajouté l'attaquant ivoirien du TFC.

Tous n'ont cependant pas eu la même réaction. Il y a deux saisons, Lorient était dans une situation identique, et s'était retrouvé en barrages à la suite du point pris par le Stade Malherbe face au PSG. Mais Loïc Féry, le président du FC Lorient, avait été bon joueur. "Je ne me dis pas que Paris n'a pas joué le jeu. Si on avait gagné, on serait en Ligue 1", avait-il déclaré, après l'insuffisant match nul de son équipe à Bordeaux.

Montpellier, Nice, Reims et Dijon peuvent en profiter

Alors que le PSG va tenter d'officialiser son huitième titre de champion de France, dimanche face à Monaco, après trois vaines tentatives, il reste encore six matchs de Ligue 1 à disputer pour le club de la capitale. Parmi les adversaires, Montpellier, Reims et Nice, tous trois candidats à l'Europe. Ces trois équipes auront peut-être l'occasion de prendre des points précieux dans la course à la Ligue Europa, tandis que St Étienne et Marseille, qui les devancent de quelques longueurs, n'ont pas eu la chance de jouer ce PSG en roue libre. En bas de tableau, Dijon, qui se déplacera au Parc des Princes lors de l'avant-dernière journée, espérera imiter Caen, et prendre des points à Paris. Symbole du relâchement parisien, aucun des clubs de la deuxième partie de tableau n'avait réussi à battre le PSG avant Nantes, mercredi soir, et seul Bordeaux avait réussi à prendre un point parmi eux.

Un manque de motivation, mais surtout des absents

Les trois matchs consécutifs sans victoire - dont deux défaites - ne peuvent cependant s'expliquer uniquement par le manque de motivation du PSG pour la fin de championnat. À Nantes, Thomas Tuchel a dû composer avec une équipe privée de la plupart de ses titulaires, pour cause de blessures. Le quatuor offensif Neymar, Mbappé, Cavani et Di Maria était absent, tout comme le capitaine Thiago Silva, ainsi que les cadres Marquinhos, Verratti et Meunier. Forcément, avec un effectif rajeuni (ayant peu joué cette saison) et sans ses stars, le club de la capitale devient moins compétitif. De quoi expliquer, au moins en partie, un résultat assez inhabituel.