Équipe de France : auteur de son troisième but avec les Bleus, Benjamin Pavard s'est-il relancé ?

Après le but face à l'Argentine au Mondial 2018, Benjamin Pavard a inscrit, ce lundi soir face à l'Irlande son troisième but sous le maillot tricolore
Après le but face à l'Argentine au Mondial 2018, Benjamin Pavard a inscrit, ce lundi soir face à l'Irlande son troisième but sous le maillot tricolore © AFP
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avec AFP , modifié à
Avec son but inscrit face à l'Irlande ce lundi soir lors des qualifications à l'Euro 2024, le défenseur du Bayer Munich Benjamin Pavard s'est relancé avec l'équipe de France. Dans une période de doutes avec les Bleus, le joueur a offert la victoire à son équipe permettant aux hommes de Didier Deschamps de prendre la tête du groupe.

Relancé par Didier Deschamps à Dublin, le défenseur déclassé Benjamin Pavard est sorti de sa boîte pour transpercer le rideau défensif des Irlandais (1-0) lundi, et acter sa résurrection après avoir été écarté au Mondial par le sélectionneur. Le Nordiste de 26 ans devait commencer à trouver le temps long, très long, sur le banc français. Mais après sept matches sans jouer, il a su saisir la main tendue de Deschamps et se montrer décisif, à défaut d'être brillant dans le jeu.

À la 50e minute, il a surgi pour intercepter une passe de Josh Cullen, s'est amené le ballon en bonne position et a déclenché une frappe sèche qui, après avoir effleuré le dos d'un adversaire, s'est logée magnifiquement sur la partie basse de la transversale avant de rentrer. De quoi réveiller le doux souvenir de sa volée magique contre l'Argentine au Mondial-2018... Les Bleus avaient bien besoin de cette inspiration inattendue pour faire, enfin, la différence dans une partie où ils ont peiné à être dangereux. Le filet a tremblé, du bon côté, lors premier tir cadré du match !

Éloigner le souvenir australien

Dans l'euphorie de son troisième but international, le premier depuis novembre 2020, Pavard s'est élancé vers un poteau de corner pour célébrer son bijou d'une longue glissade, avant de se frappe le torse comme un guerrier. La célébration avait un fort goût de libération pour le Munichois, acclamé par près de 3.000 supporters français massés dans un virage de l'Aviva Stadium.

Ancien taulier de Deschamps, le N°2 des Bleus a brutalement glissé dans la hiérarchie des arrières droits après le premier match de la Coupe du monde au Qatar contre l'Australie (4-1), qu'il a débuté. Jules Koundé a enfilé les habits de titulaire au Qatar, suppléé par le novice Axel Disasi, défenseur axial de formation. Le sélectionneur a peu goûté sa prestation face aux Socceroos, et encore moins l'attitude du champion du monde 2018, après. Selon plusieurs médias, Pavard a refusé les critiques formulées par le staff à son endroit, ce qui a achevé de le condamner.

"C'est le passé"

Le boss des Bleus l'a laissé mariner au purgatoire pendant quatre mois, comme une sanction non déclarée, mais il a choisi néanmoins de le sélectionner pour la reprise en mars, avec un statut de remplaçant pour commencer. "J'ai déjà beaucoup discuté (avec Pavard) avant, pendant et après la Coupe du monde. On ne va pas revenir dessus, c'est le passé, l'important c'est devant, qu'avec son club il maintienne un niveau de performance important, avec une polyvalence", a tenté d'évacuer Deschamps avant le début des qualifications pour l'Euro 2024.

Auprès du quotidien Le Parisien, le technicien s'était montré plus bavard auparavant. "Quel joueur, à un moment donné dans sa carrière, n'a pas été remis en question ?", avait-il déclaré. "Du jour au lendemain, tu ne tires pas une croix sur quelqu'un. Il m'appartient, à moi et à mon staff, de juger Benjamin par rapport à la concurrence."

Pavard relancé ?

En l'alignant d'entrée à Dublin, Deschamps a relancé un de ses joueurs les plus capés et maintenu une forme d'émulation sur le côté droit de la défense, où Koundé était dans un fauteuil. À la 81e minute, le sélectionneur a fait sortir Pavard pour lui offrir du repos et une longue accolade, sous l'oeil des caméras. Au-delà de son but, Pavard n'a pas montré grand-chose cependant, à l'instar de ses partenaires globalement, moins inspirés et mieux contenus que vendredi contre les Pays-Bas (4-0).

Le Munichois n'a que très peu centré et il a écopé d'un avertissement très tôt (22e), ce qui l'a peut-être freiné dans son expression offensive. Mais son but a une grande valeur pour la France, première de son groupe qualificatif avant des échéances plus abordables en juin contre la Grèce et Gibraltar.