Charlie Dalin, arrivé premier et finalement deuxième du Vendée Globe : "Je ne regrette rien"

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Romain David
Premier à franchir la ligne d'arrivée mais deuxième au classement du Vendée Globe, derrière Yannick Bestaven, Charlie Dalin, fraîchement débarqué après 80 jours en mer, a fait part jeudi matin de son émotion au micro d'Europe 1. Fair-play, le skipper d'Apivia ne veut retenir que le positif. 
INTERVIEW

Une victoire sur le fil, comme jamais encore le Vendée Globe n'en n'avait connue. Yannick Bestaven a remporté jeudi le célèbre tour du monde en solitaire, bien qu'il soit arrivé troisième aux Sables-d'Olonne, derrière Charlie Dalin et Louis Burton. Mais le navigateur a pu bénéficier d'un temps compensatoire d'une dizaine d'heures pour avoir porté secours fin novembre à un autre participant, Kevin Escoffier. Charlie Dalin, rétrogradé à la deuxième place du classement bout de quelques heures, peut toutefois se féliciter d'une arrivée triomphante à bord de son monocoque Apivia.

"J'étais heureux d'avoir les honneurs de la ligne d'arrivée. Ça, on ne l'enlèvera pas", raconte-t-il au micro d'Europe 1. "Je me suis retrouvé entouré d'une nuée de semi-rigides, de clameurs. Et après, j'étais un peu jeté dans la fosse aux lions des médias présents sur zone. La transition s'est faite vraiment en quelques secondes. C'est assez déroutant", explique le Breton de 36 ans.

Il ne garde aucune amertume d'avoir perdu la première place, car à ses yeux les bonifications de temps font partie intégrante de la compétition. "C'est tout à fait normal que quand on se déroute pour aller sauver quelqu'un, on ait des compensations en temps", insiste-t-il. "Ça s'est joué à quelques heures. Je ne regrette rien. Je suis heureux de la copie que j'ai rendue de ma course. C'était un énorme bonheur de franchir la ligne d'arrivée en tête hier soir." 

Un édition riche en rebondissements

In fine, l'écart entre Charlie Dalin et Yannick Bestaven est de seulement 2h30 sur 80 jours de mer. "Tout au long de la course, dans l'Atlantique Nord, dans l'Atlantique sud, dans les mers du Sud... Il y a eu en permanence des situations météo qui ont permis aux poursuivants de revenir, ce qui a créé beaucoup de rebondissements", indique Charlie Dalin.

C'est un naufrage qui a fait basculer la course, celui de Kevin Escoffier le 30 novembre. "C'est bien malgré moi. Vous imaginez bien que j'aurais préféré arriver par la mer aux Sables-d'Olonne. J'aurais préféré rester avec les concurrents pour me battre pour avoir une plus belle place sur le Vendée Globe", a déploré Kévin Escoffier, également au micro d'Europe 1.

"J'étais sur l'eau cette nuit pour l'arrivée de Charlie Dalin. Je pensais avoir un pincement au cœur et de la frustration. Et en fin de compte, j'ai été pris par l'émotion de son arrivée. J'étais vraiment content pour lui", conclut-il.