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Vendée Globe : Charlie Dalin, la revanche d'un marin qui a les pieds sur terre

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 2 min
Charlie Dalin est le grand vainqueur du Vendée Globe de l'édition 2025.
Charlie Dalin est le grand vainqueur du Vendée Globe de l'édition 2025. © LOIC VENANCE / AFP

Charlie Dalin a remporté ce mardi son premier Vendée Globe. Le Français de 40 ans, en tête sur la grande majorité du parcours, a coupé la ligne d'arrivée à 8h24 (GMT+1), après 64 jours 19 heures 22 minutes et 49 secondes en mer, nouveau temps de référence de l'épreuve.

Quatre ans après avoir vu son triomphe lui glisser entre les doigts sur tapis vert, la sérénité n'a jamais quitté Charlie Dalin, enfin vainqueur incontesté du Vendée Globe grâce à son sens marin hors du commun et un parcours sans faute.

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Une belle revanche sur 2021

À 40 ans, le Normand a encore été le premier, au large des Sables-d'Olonne, à passer la ligne d'arrivée d'une course autour du monde qu'il a menée sur une grande majorité du parcours, à bord de son voilier volant de dernière génération (Macif).

Et contrairement à la précédente édition qui sacra à ses dépens Yannick Bestaven, son premier poursuivant ne bénéficiera pas cette fois d'une bonification de temps pour le doubler au classement, pour le priver d'une victoire dont il rêve depuis ses premiers bords, à l'âge de six ans.

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"Cette deuxième place (en 2021) a été une grosse frustration. Pendant longtemps je me réveillais la nuit, je refaisais la course, les manœuvres, les choix de voile pour comprendre où j'avais laissé filer ce temps", racontait avant le départ le skipper à l'AFP.

Elle aurait pu le dévorer... mais la déception a simplement renforcé la détermination de ce grand rationnel rigoureux et perfectionniste, considéré par tous ses pairs comme l'un des plus grands marins de sa génération.

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"Accro aux réglages"

"Je fais deux et je veux faire mieux, donc il n'y a pas beaucoup d'autres solutions", lâchait-il guère inquiet à l'idée de se rater, malgré l'aspect très aléatoire de son sport, découvert par hasard lors de vacances à Crozon (Finistère).

Havrais exilé à Concarneau, Dalin est marin professionnel depuis 2011. Architecte naval de formation, "il a toujours eu ce côté déterminé, orienté très performance, capable d'énormément d'efforts pour atteindre son but", relève à l'AFP le skipper Fabien Delahaye, partenaire d'entraînement au pôle Finistère course au large de Port-La-Forêt.

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De la Suède à l'Australie, Dalin pose ses valises un peu partout sur terre pour financer sa passion de la mer. Et "dès ses premières régates, il était déjà accro aux réglages de gréement. Il a le caractère taiseux des grands solitaires", estime Jeanne Grégoire, ancienne concurrente sur le circuit Figaro, où Dalin a brillé des années durant.

Le Normand met à l'eau en 2019 son premier Imoca, Apivia, fruit d'un travail commun entre l'architecte naval Guillaume Verdier et le bureau d'études de MerConcept - l'écurie de François Gabart -, ainsi que ses propres choix de design. Il partait pourtant d'une feuille quasi-blanche dans l'univers hauturier: sa mère est assistante commerciale, son père tour-manager pour des groupes de rock. "Il a su s'entourer et ses résultats ont vite été bluffants", admet Fabien Delahaye.

Sans trembler

Après sa 2e place sur le Vendée Globe 2020/2021, il remporte la majorité des courses qualificatives pour l'édition suivante, met un nouveau bateau à l'eau et s'élance des Sables-d'Olonne le 10 novembre dernier, dans la peau du grand favori face à 39 autres marins chevronnés.

D'abord prudent lors de la descente de l'Atlantique, il saisit sa chance dans l'océan Indien, prenant de vitesse in extremis la plus grosse tempête de cette 10e édition pour mettre définitivement à distance quasiment tous ses poursuivants. "Charlie a énormément gagné en maturité depuis son dernier Vendée", affirme Marine Cerbelle, sa cuisinière personnelle avant chaque départ depuis 2016. "Il sait quand et comment prendre des risques, il a un mental de fou", ajoute-t-elle.

Preuve s'il en est : Yoann Richomme (Paprec Arkea), grand ami de vingt ans et seul capable de coller à la trace du Normand, a vainement tenté de le faire craquer mille fois lors d'une course poursuite haletante en plein Atlantique nord. Car Dalin a gardé la tête froide jusqu'au bout. "Le piège, c'est de penser à la victoire, dès que mon cerveau y pense, j'essaye de le recadrer", expliquait-il quelques jours avant de s'emparer du trophée... qu'il peut enfin s'autoriser à apprécier.