"C'est inespéré" : la joie du public autorisé à rester jusqu'à la fin de Nadal-Djokovic

Le public a été autorisé à rester jusqu'à la fin du match.
Le public a été autorisé à rester jusqu'à la fin du match. © Christophe ARCHAMBAULT / AFP
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Antoine Terrel avec Corinne Boulloud et APF , modifié à
Alors qu'il aurait dû quitter le court Philippe-Chatrier à 23 heures pour respecter le couvre-feu, le public venu assister à la demi-finale de Roland-Garros entre Nadal et Djokovic a exceptionnellement été autorisé à rester jusqu'à la fin du match, disputé dans une ambiance folle. "C'était un moment de bonheur", raconte un spectateur. 
REPORTAGE

Un exploit historique dans une ambiance électrique. Vendredi soir, Rafael Nadal, treize fois vainqueur de Roland-Garros, a été renversé par le numéro 1 mondial Novak Djokovic en demi-finale du tournoi parisien en quatre sets 3-6, 6-3, 7-6 (7/4) 6-2 au bout d'un combat d'anthologie de plus de 4 heures. Le tout dans un stade Philippe-Chatrier surchauffé par 5.000 spectateurs qui auraient cependant dû quitter l'enceinte à 23 heures pour respecter le couvre-feu. Mais vers 22h40, les organisateurs ont soulagé la foule en annonçant qu'elle était autorisée à rester jusqu'au bout, grâce à une dérogation exceptionnelle accordée en toute dernière minute par les plus hautes autorités. 

Alors que Djokovic venait de remporter le troisième set, le public avait déjà commencé à signifier son mécontentement à l'idée de ne pas pouvoir assister à la fin d'un tel match. "On s'en ira pas ! On s'en ira pas !", ont notamment scandé les spectateurs, faisant redouter des scènes semblables à celles du quart de finale entre Djokovic et Matteo Berrettini, quand les fans avaient dû quitter les tribunes en colère. 

"C'est inespéré"

Arrivé sous les sifflets, le speaker a finalement mis fin au suspens de manière inattendue. "Madame, Monsieur, en accord avec les autorités nationales, le match ira a son terme en votre présence", a -t-il indiqué. En apprenant qu'ils avaient eu gain de cause, les spectateurs se sont mis à scander "Merci Macron ! Merci Macron !". 

"D'avoir pu rester, déjà, c'est inespéré", s'est réjouie une spectatrice rencontrée par Europe 1. "Au début, on n'a pas compris, parce qu'il y avait tellement de bruit dans l'enceinte, qu'on a pas vraiment entendu, donc on essayait de confirmer auprès des autres", raconte un autre. "C'était un vrai moment de bonheur, de soulagement." 

L'organisation remercie l'Elysée

"Je voudrais remercier l'Elysée et Matignon de nous permettre d'aller au bout de ce suspense incroyable, de ce match de légende" a déclaré pour sa part déclaré Gilles Moretton, le président de la Fédération française de tennis (FFT) au micro de France Télévisions. Interrogé quelques minutes après l'annonce, il n'a pas caché son émotion : "Je pense à des millions de gens et notamment à ceux devant la télévision. 

"On voyait cette possibilité arriver dans la programmation avec un risque, celui de deux matches qui durent longtemps. Généralement, un match dure en moyenne 2h40. Là on dépasse la norme dans ces deux demi-finales d'exception (la première entre Tsisipas et Zverev vendredi a duré 3h40, NDLR)" a t-il ajouté. "Je pense qu'il fallait aller au bout avec des spectateurs, des joueurs qui vont donner le maximum et un spectacle d'une immense qualité." 

Djokovic salue "un soutien incroyable" du public

Et les joueurs aussi semblent avoir apprécié la décision des autorités. "C'est le plus grand match que j'ai joué ici à Paris, aussi pour l'ambiance. Le soutien était incroyable pour les deux joueurs, c'était fantastique", a apprécié le vainqueur du soir Novak Djokovic. "C'était un privilège d'être sur le court avec Rafa pour cet incroyable match."

Djokovic, déjà vainqueur à Paris en 2016, affrontera le Grec Stefanos Tsitsipas (5e) en finale dimanche et y visera un 19e titre en Grand Chelem. Pour Rafael Nadal, il ne s'agit que de la troisième défaite en 108 matches à Roland-Garros.